Velvet style

Velvet Underground made in Val-de-Marne mené par un australien imitant Lou Reed comme personne, Le Villejuif Underground (ça ne s'invente pas) s'avance comme l'un des grands espoirs de l'indie-rock français. Et sans aucun doute comme le plus cool.


Que serait-il advenu si le Velvet Underground était né, non pas à New York, mais à Villejuif dans le Val-de-Marne ? Sans doute pas grand-chose, et l'histoire de la musique en eut probablement été changée.

Pourtant, lorsque l'on écoute le titre éponyme d'une drôle de formation baptisée Le Villejuif Underground, on se dit que décidément dans le monde merveilleux de la musique alternative, tout est possible. Y compris qu'un Australien vienne s'installer au sud de Paris pour y commettre l'un des projets les plus fous de ces derniers mois avec une poignée d'autochtones. À savoir une musique garage lo-fi qui voudrait sonner comme le Velvet, sans se prendre une seconde au sérieux – ce que la bande à Lou Reed ne faisait que trop – mais sans jamais non plus verser dans la blague.

L'homme à l'origine de l'affaire se nomme donc Nathan Roche et figure un parfait imitateur de Loulou en même temps qu'un type qui ne recule devant rien, y compris s'installer à Villejuif, donc. Une demi-douzaine de groupes et trois projets solo derrière lui, Roche semble bien avoir trouvé ici, dans le Val-de-Marne et avec ses trois compères du Villejuif Underground, son eldorado musical.

Loureederie

Au point de séduire le patron du label Born Bad, JB Guillot, dont Le VU est la dernière trouvaille et qui a publié le fameux EP (Heavy Black Matter) où l'on retrouve le titre signature du groupe : Le Villejuif Underground. Entre-temps, le quatuor, qui est déjà très improbablement et sur une sorte de malentendu, allé tourné jusqu'en Chine, avait sorti un long format où l'on retrouvait un mélange de garage, de bricolage, et beaucoup de loureederie (l'inaugural Visions for Shannon).

Mais sur Heavy Black Matter, le groupe ouvre quelques peu ses horizons, à coups de saturation et compositions laid-back. On pense à Pavement sur Cat He don't like Closed Doors et à Mac DeMarco sur In the Beginning there was us. On pense aussi à Alan Vega et ses claviers déglingués sur le tubesque single Can you vote for me – dont le clip moque le film de campagne de Marine Le Pen.

Mais surtout on pense que derrière l'exercice de style, le Villejuif Underground, qui peut d'ores et déjà concourir pour le titre de groupe le plus cool du monde, est surtout capable de petites perles lo-fi qui n'appartiennent qu'à lui. Et à Villejuif.

Le Villejuif Underground
À l'Ayers Rock
le jeudi 25 mai


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