Uzul Prod renouvelle son flow

Retour d'Uzul Prod sur une scène lyonnaise (au Marché Gare) mais aussi dans les bacs avec un nouvel album, Continental Drifts.


Un peu plus de dix ans déjà que Uzul Prod parsème les dancefloors estampillés bass music de ses sons torturés, lourds et inquiétants, parfois aérés de samples exotiques autrefois, de harpe et de violoncelle aujourd'hui.

Né comme un side-project en marge de Kaly Live Dub, mené par leur maître ès machines (et ancien chanteur !) Stéphane, renommé Uzul, acoquiné avec un proche de la famille Jarring Effects (Tito de Picore), l'entité Uzul Prod est progressivement devenue créature à part entière, surfant sur les crêtes du dubstep balbutiant le plus incisif avant de s'évader vers un hip-hop expérimental plus proche de ses convictions que les dérives à la Skrillex.

Entre-temps, des pointures du genre comme Skream et N-Type l'ont remixé. Mais c'est de l'histoire ancienne : aujourd'hui, ces sont les rois du flow Oddatee (décidemment incontournable dans la ville), Moodie Black et K-The-I qui posent leurs rimes incandescentes sur des beats vrillés se nourrissant bien plus d'une électronique très noisy, à la Techno Animal, Amon Tobin ou le Scorn de Mick Harris (avec qui ils ont tourné), que de l'instru pour autotune. C'est massif, parfois un peu gras, et nourri d'une pléïade d'invités comme souvent dans ce genre d'album : l'on croise un No One is Innocent, un High Tone, ou encore le chanteur Phil Von échappé de Von Magnet sur The Sum of it all.

Surtout, c'est une saine évolution, ce disque s'éloignant de la musique de hangar humide pour se diriger vers un hip-hop indé à consonance noise dans l'esprit (les guitares, la production de Nicolas Dick du groupe marseillais Kill the Thrill), le tout atterrissant sur le toujours respecté label parisien Hammerbass. Et c'est assez intriguant pour que l'on se déplace au Marché Gare ce samedi voir ce que ça donne en live.

Uzul Prod + Why ?
Au Marché Gare le samedi 3 juin


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