Bienvenue au 6e Continent, terre de musiques et de partage

De Guillotière à Gerland, le festival associatif 6e Continent œuvre pour la promotion des cultures du monde et pour la valorisation des diversités et mixités culturelles. À l'occasion de l'ouverture de la 19e édition, nous avons discuté avec Mohamed Sidrine, directeur du festival.


Le festival 6e Continent a été créé en 1997, c'est la 19e cette année : comment a-t-il évolué selon vous ?
Mohamed Sidrine : Quand on l'a créé, c'était un petit festival. Lors de la première édition, il y a eu 300 personnes ; là on en est à plusieurs milliers. On a gardé le même esprit : musiques du monde, accessibilité à tous avec un festival à prix libre, un public intergénérationnel de toutes les origines sociales, économiques et culturelles. Le principe, au-delà du projet artistique du festival, c'est un projet de société : on crée des espaces où les gens peuvent se rencontrer, échanger, dialoguer. C'est encore aujourd'hui un projet culturel, mais aussi militant, pour pouvoir mieux vivre ensemble.

Pouvez-vous nous parler de Tous à la Guill', qui ouvre le premier soir ?
MS : Ce seront 120 événements, qui se passeront simultanément dans le quartier. Ça va d'un petit concert latino dans un bar, à un concert de chansons devant les buralistes, des fanfares sur la place Mazagran… Mais toujours en partenariat avec des associations du quartier. Sur la place Mazagran, c'est dans le cadre d'un dîner partagé et organisé par l'association Brin d'Guill'.
On a aussi un loto pour les plus âgés, dans un café social : Le Patio des Aînés. C'est festif, mais on pense aussi à nos aînés, on a deux conteuses qui vont raconter des histoires au foyer Notre-Dame des Sans-Abri pour les SDF… Et évidemment on a aussi les concerts. C'est une grosse fête dans le quartier qui concerne tout le monde.

La programmation musicale est très éclectique : comment l'avez-vous construite ?
MS : Après Tous à la Guill', on part à Gerland le vendredi et on est plutôt sur une thématique "musiques du monde et électroniques". C'est ce qu'on appelle Ethnotek, un label qu'on a créé. C'est un mélange : électro-swing, électro tzigane... On aura Kanka, c'est du dub, Saadji c'est de la trance avec des sonorités orientales. On ne voulait pas faire une soirée électro pure et dure, mais s'ouvrir et tirer des passerelles vers des publics différents. Le samedi on aura deux groupes émergents : Radio Kaizman et Maurice Klezmer, puis HK et les Ramoneurs de Menhir pour leur soutien militant.

L'année dernière Rachid Taha, cette année Imhotep (IAM) : comment un festival associatif, à prix libre arrive à faire venir ces grands noms ?
MS : Parce que c'est mon métier (rires) ! Oui, c'est compliqué parce qu'on ne peut leur offrir que de petits cachets, mais bon c'est 25 ans d'expérience, de réseau et les artistes sont généralement compréhensifs.

C'est aussi parce que ces artistes sont dans une logique d'ouverture et de partage ?
MS : Absolument ! Ces artistes sont très sensibles à la question que l'on défend, aux pertes de financements publics, et ils viennent encore plus par soutien. Imhotep nous soutient énormément : il vient aussi par militantisme. 

Festival 6e Continent
À la Guillotière et au parc de Gerland du 1er au 4 juin


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