Mediatone : « Donner du plaisir aux gens cool »

Après vingt ans d'activisme musical et de créations d'événements (Reperkusound, Just rock ?, le salon Diskover) et d'action sociale, Mediatone, plus ancienne association de sa catégorie à Lyon, s'organise une fête d'anniversaire bien méritée au Transbordeur. Petit bilan avec ses fondateurs : Jérôme Laupies et Éric Fillion.


Comment est né Mediatone ?
Jérôme Laupies : En 1997, j'étais étudiant, déjà dans l'associatif et des copains m'ont demandé si ça me disait de monter un concert. On a fait Louise Attaque au Pezner, juste avant qu'ils n'explosent, avec des groupes locaux comme Les Gueules de Bois. Puis des concerts qui ont bien marché, comme Dolly et Cornu. On a monté l'asso en 1998, avec Éric – qui a été présent dès le début – avec pour devise, inscrite dans nos statuts : « donner du plaisir aux gens cool et ouvrir l'esprit des autres. »

Éric Fillion : Pour moi, fan de musique, continuer Mediatone ça voulait dire faire deux ou trois concerts. Vingt ans plus tard, on est toujours là avec une structure qui a beaucoup évolué tout en gardant son objectif initial : faire le choix assumé de concerts très éclectiques et aider la scène locale à se développer, comme on l'a fait en suivant pendant plusieurs années des groupes comme Fake Oddity ou La Mine de Rien, qui ont été de vraies aventures humaines ou artistiques.

On le sait moins mais Mediatone, c'est aussi de l'action sociale autour de la musique...
JL : C'est quelque chose qui a pris de l'ampleur avec les années. À partir de 2005, on a commencé les concerts en prison d'abord à Saint-Paul, puis à Corbas, puis des semaines d'ateliers et de présentations des métiers de la musique pour donner des pistes de réinsertion aux détenus. Aujourd'hui, on intervient sur trois prisons de la région. On accueille aussi pas mal de travaux d'intérêt général. On travaille avec les missions locales, les assos de sans-abri, un institut pour enfants en situation de handicap. On a même un salarié dédié à ces actions.

EF : Beaucoup de gens qui sont passés par chez nous ont trouvé une vocation, certains sont devenus intermittents, on essaie d'accompagner des parcours, que les gens soient en difficulté ou en démarrage de carrière.

Comment s'est faite la programmation de l'événement des 20 ans ?
EF : Avant tout, il fallait que ce soit des groupes qu'on ait programmés au moins quatre ou cinq fois, avec qui il y avait une histoire. On avait envie d'un mini-festival avec des esthétiques mélangées sur chaque scène du Transbo : la grande salle, le club et aussi l'extérieur. Il y aura des stands, des surprises. On va diffuser un documentaire de 26 minutes sur Mediatone.

JL : Pour ceux qui ne nous connaissent pas ce sera l'occasion de voir un peu l'envers du décor. Avec des témoignages d'artistes, de pros, des images d'archives. On a toujours été dans l'instant T depuis le départ et on voulait garder quelque chose de ces vingt ans d'activisme musical. 

Vingt ans de Mediatone (avec Mass Hysteria, Babylon Circus, Big Junior, Faik...)
Au Transbordeur le jeudi 8 juin


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