Laurent Wauquiez dévoile ses cartes

La Région a dessiné les contours d'un futur possible et désirable pour le Musée des Tissus et des Arts Décoratifs, et se montre prête à mettre la main au portefeuille de manière significative.


Laurent Wauquiez semble avoir fait du Musée des Tissus et des Arts Décoratifs sa grande cause culturelle et patrimoniale, s'érigeant en moteur du projet de sauvegarde de ce lieu qui, on le rappelle, est menacé dans son existence par la volonté de la CCI Lyon Métropole de s'en séparer face aux coûts trop élevés pour en assurer le fonctionnement.

La semaine dernière, la Région a lancé « l'opération sauvetage » en prenant directement les commandes : côté finances, la collectivité s'engage à verser chaque année à partir de 2018, un million d'euros en fonctionnement et à assurer la moitié du coût d'investissement, soit 10 millions d'euros, pour une refonte du projet.

Mais Laurent Wauquiez pose ses conditions : « Ce sauvetage passera inéluctablement par un projet innovant qui devra redynamiser l'établissement, lui redonner les moyens de son excellence et d'une ambition nationale et internationale renouvelée. » Le projet que souhaite défendre la Région rejoint l'une des propositions dévoilées par le Cabinet In Extenso, mandaté par l'État, la Région et Unitex pour apporter des solutions. Dans la présentation la semaine dernière du rapport commandé pour envisager des hypothèses pour le futur des deux musées, « il apparaît que l'une des options proposées correspond dans ses contours au projet que la Région souhaite porter. »

Sans surprise, il est souhaité des expositions temporaires « de grand renom », en somme des aspirateurs à public et à communication, mais aussi le développement d'un réseau de mécènes (l'idée est reprise de Gérard Collomb, qui avait même démarché en ce sens en Chine) et la création d'un fonds de dotation. La création « d'un pôle de recherche et de formation sur les tissus, leur conservation et leur restauration, en lien avec le CIETA » est aussi souhaitée.

Une restructuration du site est ardemment demandée, incluant la création d'espaces d'événementiel et de restauration, de boutiques également, permettant d'attirer de nouvelles recettes, par exemple via leur location pour des colloques, mais aussi d'ouvrir le musée sur la ville en profitant des jardins.

Laurent Wauquiez, qui refuse d'assumer cette charge seule, en appelle désormais aux autres partenaires : État, CCI, Ville de Lyon et Métropole, pour finaliser ce dossier. Objectif avoué : une ouverture de ce « nouveau lieu » en 2020. Si tout le monde se met d'accord.


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