Jour de fête

Alors qu'en ce 21 juin, la ville se couvrira comme chaque année d'estrades, de scènes et de musiciens en tous genres, une petite sélection des événements s'imposait, dans laquelle picorer selon son goût et son humeur musicale.


Marathon de dancefloor

On espère que vous aurez un peu forcé sur le cardio à l'approche de l'été. Il faudra au moins ça pour survivre au programme toujours marathon du Boulevard Électro de Gerland, sis au pied, ce n'est sans doute pas un hasard, du Palais des Sports. Au programme notamment, l'alliance de Tapage Nocturne, activiste bien nommé de la nuit lyonnaise, et de Nashton Records, label ayant pour particularité d'avoir un pied à Lyon et un autre à Varsovie. Avec Mediateurs Electronics en ouverture (avec notamment Craninho), le défi sera d'aller au bout des sept heures de danse proposée par Donü, Dykore, Pleije (Nashton Records), la house de Benny Bos et l'ensorcelant Salem Unsigned. Rendez-vous à la buvette, les mains sur les hanches, pour souffler un peu et se désaltérer.

Tapage Nocturne & Nashton Records
Au Boulevard électro à Gerland de 17h à minuit

Combustion spontanée

On reconnaît bien là les popeux (au sens large, ce sont eux qui le disent) de Génération Spontanée. C'est en piochant dans le meilleur des meilleurs labels (Teenage Hate, AB, Born Bad), mais aussi et surtout, dans l'élite des groupes lyonnais que GS a rassemblé le line-up censé mettre le feu au Jardin des Chartreux. En tête, l'incontournable François Virot qu'on ne présente plus mais aussi la pop psychédélique et joueuse de Satellite Jockey, la nostalgie skate nineties de leurs potes d'Avions qui, on l'aura compris, ne jouent vraiment pas sur le même terrain de jeu et les envolées rageuses des punkettes de Décibelles. Tout ça vaudra bien quelques acouphènes.

Génération Spontanée
Au Jardin des Chartreux de 18h à minuit

La Myzik est bonne

Tout au long de l'année, le Kraspek Myzik nous démontre que l'éclectisme est tout sauf une affaire de mètres carrés. La fête de la musique étant bien évidemment l'ultime occasion d'enfoncer le clou sur ce sujet. C'est ainsi que le Kraspek nous proposera place de la Croix-Rousse, l'occasion de réviser un peu notre vocabulaire musical avec de l'acid house/râga Hindou (le mal nommé Salsa), du mega kraut wave (Bracco), seul parisien du lot, du post-rock shoegaze (Ashkey), du psyché-rock (The Wow Signal, redoutable machine à remonter le temps), du world rock (la scotchante Alpha Petulay), et, plus simple en terme de détermination, de la chanson avec le chanteur jeu de mots, et sosie presque officiel – comprendre, pas flagrant – de Renaud, Renan Séchaud qui rêve d'un tour de France des PMU et des matinées boudin. Tout un programme donc.

Kraspek Myzik
Sur la place de la Croix-Rousse de 17h à minuit

Sortie de classes

« Des artistes locaux à l'univers hybride, au genre indéfinissable », c'est le parti pris des éternels Inclassables proposé par les chasseurs de talents de Jazz(s) RA (réseau Jazz en Auvergne-Rhône Alpes), Grand Bureau et le Centre des Musiques traditionnelles en région. Ça et une buvette, une crêperie, un food-truck circuit court, parce qu'on ne va pas non plus se laisser mourir de faim, et une approche verte, parce qu'on n'est pas des sauvages. Et donc au programme, place Sathonay, entre 18h30 et minuit et pas forcément dans l'ordre, pas mal de fanfares (Beautume Orchestra, Marcel Frontale) du calypso lyonnais (Commandant Coustou), un DJ (Benjazz) et le très talentueux Saint Sadrill, l'autre grand projet, bizarrement pop, de l'insatiable Antoine Mermet de Chromb ! Si quelqu'un est inclassable, c'est bien ce petit génie-là, qui fait tous les jours sa fête à la musique.

Les Inclassables
Sur la place Sathonay de 18h30 à minuit

Trempl(e)in de musique

Du côté de la Maison pour tous-Salle des Rancy, la fête de la musique sera l'occasion de dévoiler les quatre finalistes de son tremplin musical pour non professionnels baptisé Kiwi (rien à voir avec la carte du même nom éditée dans les années 80 par la SNCF). Tenteront de se départager la chanson délicate et à vocation féerique d'Ayenash, qui n'est pas sans rappeler certaines folkeuses de l'ouest américain ; celle plus rageuse et rappeuse (et reggae acoustique) des biens nommés La Bouche ; le hip-hop comme directement importé des States de Tracy de Sa, jeune femme au flow plus rapide qu'un cheval au galop et l'impeccable folk des déjà plus implantés et parfois enflammés The Clarks Project, eux aussi nés du mauvais côté de l'Atlantique. La compétition terminée, ce sont les envoûtants Nazca et la drôle de créature balkanique Le Bonk qui clôtureront les débats et la fête.

Sur la place Guichard de 18h15 à minuit


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A Night with Nicolas Jaar annulé