Rara

de Pepa San Martín (Arg-Chil, 1h28) avec Mariana Loyola, Agustina Muñoz, Julia Lübbert…


Le Chili, de nos jours. Sara, dite Rara, et sa sœur Cata, vivent sous le toit de leur mère partageant son existence avec une femme. Rien de bien extraordinaire pour les fillettes, qui pourtant doivent se montrer discrètes sur le sujet : leur père et le contexte ambiant ne sont guère progressistes…

Plus jamais seul, La Visita, aujourd'hui Rara et très bientôt La Région Sauvage…  Ces derniers mois, le cinéma sud-américain traite avec insistance des questions LGBT. De sa diabolisation principalement et de la honte (ou de la crainte) pour les familles à avouer que l'un des leurs est homosexuel·le, comme si une vague de moralisme rétrograde avait englouti le continent. En réaction, on risque de voir fleurir beaucoup de films-dossiers inspirés d'histoires vraies, tels que celui-ci, montrant comme une juge s'est vue dessaisie de la garde de ses filles à cause de son orientation homosexuelle. 

Si Rara se bornait à cela, il serait tout juste illustratif, genre “mercredi-de-la-vie” ; il joue en sus sur un ressort inattendu : l'attitude ambiguë de Rara. Comme toutes les adolescentes, et beaucoup d'enfants de divorcés, elle instrumentalise ses parents pour satisfaire telle ou telle faveur. Mais les conséquences de ce jeu habituellement “innocent” sont ici dévastatrices.


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