Solutré, Panthéon naturel


À quelques encablures de Rhône-Alpes mais déjà en Bourgogne, c'est un rocher pas comme les autres qui regarde du haut de ses 493 mètres le Beaujolais. Dans ses entrailles, un Musée de la Préhistoire rappelle que ce lieu fut l'un des gisements les plus importants d'Europe en ossements et vestiges lithiques. Il a même donné naissance à un terme : le Solutréen, pour désigner une dernière phase du Paléolithique supérieur.

Mais c'est l'histoire contemporaine qui a rendu célèbre cet éperon calcaire du mâconnais. François Mitterrand le découvre en 1946, grâce à son beau-frère, Roger Gouze. À Pâques puis après à la Pentecôte, pour s'assurer d'une météo plus clémente, il fera 49 fois cette ascension, dans l'anonymat puis avec caméras et mitterrandie (Jack Lang, Pascal Sevran, Jacques Attali...) aux basques, à partir de 1981.

Ce rituel, il y échappe une fois en 1992 en gravissant la roche voisine de Vergisson pendant que tous les journalistes l'attendent au lieu habituel. Le chef de l'État termine indubitablement sa journée en famille à Cluny, quelques kilomètres plus loin.

Cette balade, même sans protocole, est hautement recommandable. En environ une heure, même les moins aguerris à la marche peuvent atteindre sans faillir les bords de cette falaise et faire ensuite le plein de Pouilly-Fuissé, Saint-Véran ou Mâcon-Villages chez les vignerons en contre-bas.


<< article précédent
Maître caillou sur sa colline perché