César doit mourir : "La Planète des Singes - Suprématie" de Matt Reeves

Dans cet ultime volet de la trilogie, tout est bien qui finit simien. Mais qu'on ne compte pas sur nous pour révéler le pourquoi du comment : les Humains n'ont sur cette Planète plus voix au chapitre…


Chef incontesté des Singes, César aspire à vivre en paix avec son peuple. Mais un bataillon mené par le Colonel vient le défier en semant la mort parmi les siens. Le chimpanzé parlant se résout donc à l'affronter. En route vers son destin, il adopte une étrange fillette muette…

La Planète des Singes est l'exemple rare d'une franchise dont l'intérêt ne s'émousse pas au fil des épisodes. Au volume 3 de la série en cours — dont César est le fil conducteur — on assiste même à un point d'orgue épique et tragique : Suprématie n'a rien d'une conclusion sommaire sans enjeu. C'est un total western darwinien.

S'il propose sa récurrente lecture écologique en plaçant à nouveau l'humain en situation d'“espèce menacée” (l'inscription se trouve d'ailleurs arborée par un soldat sur son casque) du fait de l'avènement des singes, il suggère un moyen plus raffiné pour oblitérer l'ancien maître de la planète de son humanité — qui ne constituera cependant pas une surprise aux familiers de la saga.

Au-delà, Suprématie ressemble à une variation sur les batailles entre tribus amérindiennes et l'armée américaine (soi-disant plus "civilisée"), où le dominé prendrait sa revanche sur le dominant. César venge tous les chefs rebelles sacrifiés sur l'autel de leur cause, depuis Spartacus jusqu'à Sitting Bull. Et cela, sans pétarade superflue, merci Matt Reeves.

de Matt Reeves (É-U, 2h22) avec Andy Serkis, Woody Harrelson, Judy Greer…


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