Georges Képénékian dans un fauteuil

C'est fait ! Après 16 ans de règne à la mairie de Lyon, Gérard Collomb a cédé sa place à Georges Képénékian. Et ce, jusqu'à la fin du mandat en 2020 - sauf si Gérard Collomb quitte le gouvernement et décide de reprendre son poste. Les délégations des adjoints seront attribuées dans les jours qui viennent.


Lors du conseil municipal du lundi 17 juillet, Georges Képénékian a été élu maire de Lyon, prenant ainsi la suite de Gérard Collomb, nommé ministre d'État à l'Intérieur, le 17 mai dernier suite à l'accession à la présidence de la République d'Emmanuel Macron.

Si l'événement ne revêt aucune surprise – Georges Képénékian était le premier adjoint depuis le 3e mandat (2014), en charge de la culture et des grands événements, et déjà adjoint à la culture de 2008 à 2014, il n'en demeure pas moins que Lyon n'avait pas eu de nouvel édile depuis 2001.

Ancien chirurgien urologue, Georges Képénékian est né le 9 août 1949.

Quatre conseillers se sont portés candidats : Georges Képénékian, Denis Broliquier (UDI), Stéphane Guilland (LR) et Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon citoyenne et solidaire). Georges Képénékian a été élu au premier tour de scrutin avec 49 voix. Sur les 72 bulletins dépouillés, 12 sont allés à Stéphane Guilland, 6 à Denis Broliquier, 3 à Nathalie Perrin-Gilbert.

Après un discours de Gérard Collomb, Georges Képénékian, ceint du ruban bleu-blanc-rouge, cita celui qui lui laisse son fauteuil, qui reprend lui-même souvent cette phrase de Jean Jaurès : « c'est en allant vers la mer que le fleuve est fidèle à sa source. » Le nouveau maire ajouta : « ce que je retiens de vous, c'est la cohérence qui a sa source dans une vision claire de l'action politique. » À plusieurs reprises, il fait part de sa « reconnaissance immense » et se souvient de l'enfant du quartier Moulin à Vent qu'il était, avant de faire des métaphores médicales comme à son habitude, lui l'ancien chirurgien urologue qui parle dans cet hémicycle d'avoir pour tâche de « coudre et découdre ce qui est dispersé. » Enfin, en bon gestionnaire de la culture à Lyon, il rappelle que celle-ci est « un socle par le sentiment d'appartenance qu'elle génère et le futur qu'elle porte. »

Les délégations des adjoints seront attribuées dans la semaine. On notera la belle progression de Loïc Graber qui était le 21e et dernier, promu en 7e position.

Au préalable, Gérard Collomb s'était souvenu avoir « consacré une partie de ma vie à cette ville. Je l'aime profondément. J'en aime à la fois les paysages, l'architecture, l'Histoire et les habitants. Aujourd'hui, c'est avec des sentiments forts que je vous cède cette place mais je sais qu'elle sera parfaitement occupée. Ce qui m'intéresse ce n'est pas le verbe, l'incantation, mais la réalisation. Nous avons essayé de réaliser ensemble. Je le fis d'abord comme maire d'arrondissement dès 1995, puis ici en 2001. Car si on pense que de toute éternité Lyon est une ville riche et prospère, il n'en fut pas toujours ainsi. Nous avons contribué à changer en profondeur cette ville. Nous l'avons métamorphosé, sans toutefois qu'il n'y ait rien eu avant nous (je pense à Michel Noir, à Raymond Barre). »

Déjà nostalgique, ce baron local a conclu : « lorsqu'il s'est agit de faire un choix dans mes fonctions de maire, président de la Métropole, ce n'est pas sans un certain déchirement que j'ai fait ces choix. Mais j'avais tant vanté le modèle lyonnais qu'au moment où il se mettait en place au niveau national, je n'ai pas cru devoir me dérober à l'appel qui m'était lancé. »


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