Les bons plans de la semaine #4

Ne jamais s'ennuyer, jusqu'à la rentrée : voici nos sorties de l'été.


Lundi 24 juillet : Terrence Malick, désormais prolifique

Terrence Malick revisite le chassé-croisé amoureux, ici au sein de l'univers musical rock d'Austin, dans une forme forcément personnelle et inédite. Après le sphérique et autoréférenciel Voyage of Time, il renoue avec un fil narratif plus conventionnel. Avec ce que cela suppose d'écart à la moyenne venant du réalisateur de À la Merveille. En deux heures bien tassées, Malick nous offre un foisonnement visuel rare : un enchaînement vertigineux de séquences durant rarement plus de quelques secondes chacune. Comme une promenade dans la jungle à la fois profuse et ordonnée du souvenir, la où s'empilent par contiguïté les hauts faits du vécu.

Ce voyage dans les limbes d'un “jamais plus”, porté par l'inévitable litanie d'une voix off — plus mesurée que d'ordinaire : elle ne prend pas le pas sur le dialogue — constitue une très réussie restitution du phénomène de remembrance : Malick donne davantage à éprouver, ressentir, partager qu'à voir. Certes, il ne peut s'empêcher de pousser l'image à son degré ultime de somptuosité optique, en tournant en courte focale à l'heure magique, avec le soleil doré bien visible dans son horizon ; en choisissant des décors parfaits trop lisses ou dignes d'un tableau de De Chirico. Mais la mémoire aussi a tendance à embellir le cadre sous la patine du temps…
Au cinéma

Mardi 25 juillet : Le Transperceneige en plein air

Par ces chaleurs, il est toujours recommandé de s'offrir un rafraîchissement. Surtout lorsqu'il est servi par Bong Joon-ho — l'auteur de The Host, récemment privé de grand écran par Netflix pour son nouveau long, Okja. Avec Snowpiercer (2013), le maître coréen s'est emparé d'une BD française culte illustrée par Rochette pour la transformer en un monument post-apocalyptique : l'histoire du dernier train de l'humanité fonçant sans jamais s'arrêter sur une planète glacée, ravagée par une catastrophe climatique. Et tandis que les pauvres crèvent entassés en queue, les riches se gobergent dans les wagons de tête, faisant monter un vent de révolte… De quoi vous faire reconsidérer votre prochain voyage en chemin de fer…
Sur la place Ambroise Courtois dans le cadre de L'été en Cinémascope à 21h45

Mercredi 26 juillet : sortie de Valérian en salles

Luc Besson joue gros. Le mogul hexagonal sort sa nouvelle réalisation, dotée du budget le plus important jamais alloué à une production française (200 millions d'euros) et tournée en anglais  : il espère rééditer le succès mondial du Cinquième Élément (1997). On en dira rien de plus, de cette adaptation des BD de Christin et Mézières initialement publiées dans Pilote (mâtin, quel journal !) pour une très respectable raison : on ne l'a pas vue.
Au cinéma

Jeudi 27 juillet : rappeler (ou pas) Les Insus

Aux appels sans cesse réitérés des fans à Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac de reformer Téléphone, ceux-ci ont fini par décrocher le combiné en répondant par l'affirmative. Et c'est rien de dire que depuis, on en a bouffé. Pas du Téléphone pur-jus mais des Insus, puisque c'est ainsi que le groupe a été rebaptisé en l'absence notamment de la bassiste Corinne. Au point qu'Aubert et Bertignac ont semblé jouer avec leur public à « C'est toi qui raccroche ! - Non, c'est toi ! » Sauf que cette fois, il s'agit bien du Dernier appel avant remise sur liste rouge.
Au Théâtre Antique de Fourvière à 21h30

Vendredi 28 juillet : L'Amicale convie Lena Willikens

Retour au club de Confluence de Lena Willikens, dans ce format estival de fête pour les anciens où le guest joue à 23h. Parfait pour les parents nostalgiques de la rave devant assurer le week-end avec leurs kids, non ? Pour le coup, avec la pensionnaire du label Comeme, basée à Cologne, c'est plaisir assuré. D'autant que Stakhan, régional de l'étape, assure le warm-up et Jasss la clôture. Allons danser !
Au Sucre à 18h30

Samedi 29 juillet : Cirque Plume, dernier tour de piste

C'est leur Dernière saison. Et elle est plus douce que Tempus Fugit. Ceux qui il y a 37 ans n'avaient pas conscience d'inventer le nouveau cirque ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils restent simples avec notamment un numéro de danse avec une plume. Ils ont aussi l'art de transformer l'homme en animal blessé qui erre dans des sous-bois magnifiquement figurés. Et l'orchestre est cette fois-ci un atout majeur de ce spectacle qui ne pèche que par ses transitions trop appuyées. À voir au parc de Parilly jusqu'au 5 août.
Au Parc de Parilly dans le cadre des Nuits de Fourvière

Dimanche 30 juillet : un Bal Jamaïcain

Des courts-métrages, bien sûr, pour ce festival Cinéfil mais aussi de la musique avec ce soir un Bal Jamaïcain concocté par Sir Jean (Meï Teï Shô, NMB Afrobeat Experience…) où les reprises de classiques rocksteady et reggae viennent dorloter le dancefloor : que des classiques au répertoire, signés Toots, Wailers, Jimmy Cliff, pour faire remuer fessiers avec nonchalance.
À Confluence côté Saône dans le cadre du festival Cinéfil à 19h


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