Des artistes aux semelles de vent

Derniers jours pour découvrir au Musée Paul Dini une exposition collective d'art contemporain consacrée au thème large du vagabondage.


Toute œuvre d'art exige a minima, de l'artiste comme du spectateur, un déplacement. Déplacement du regard, déplacement de valeurs esthétiques et éthiques, déplacement de notre perception du monde, des autres et de soi. Parfois, l'œuvre nous pousse jusqu'à la perte de notre identité et de notre rapport quotidien au monde, elle devient alors vertige, rencontre essentielle, métamorphose. Le thème large du vagabondage semble alors idoine à une exposition d'art contemporain, thème proposé en l'occurrence par le Musée Paul Dini pour la 14e édition de son Été contemporain (une exposition annuelle réunissant plusieurs artistes contemporains de la région).

Lignes d'erre

L'exposition ouvre l'errance vagabonde à toutes ses dimensions possibles : « Au-delà de l'arpenteur des campagnes, écrivent les commissaires de l'exposition, l'artiste peut en effet saisir la modernité urbaine, entre effet diurne et effet nocturne. Avec ses moyens propres, en deux ou trois dimensions, il évoque le rêve éveillé, l'évasion, le cheminement au travers duquel l'esprit ou le corps se meut, dans un espace et un temps parallèles, propices aux sensations nouvelles, et à la découverte de l'étrangeté ».

Étrangeté que parcourent par exemple Jackie Kayser (1946-2004) en revisitant certains mythes antiques, ou Max Schoendorff (1934-2016) à travers ses toiles organiques et "surréalisantes", véritables labyrinthes de chairs et de figures entrelacées... Plus proches d'un certain réalisme, Marc Desgrandchamps en révèle les aspects fragiles et fantomatiques, et Djamel Tatah les figures mélancoliques et anonymes... Au total, le regard vagabonde parmi les œuvres d'une petite trentaine d'artistes.

Vagabondage
Au Musée Paul-Dini à Villefranche-sur-Saône jusqu'au 17 septembre


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