Quand l'art questionne le présent

Petite sélection de très bonnes expositions à découvrir dans les galeries lyonnaises, les centres d'art, ou un lieu atypique comme le Couvent de la Tourette.


L'intime de Julien Magre

« Elle puis elles. Elle est d'abord arrivée comme une pierre précieuse. Elles sont ensuite venues comme de petites tempêtes de vie. Caroline, Louise et Suzanne. Ma vie dans vos bras. Mes bras comme des branches » écrit le photographe Julien Magre à propos de sa femme et de ses deux filles. Depuis 1999, l'artiste photographie sa vie intime en la transfigurant dans les domaines de la poésie et de la fiction, avec une sensibilité poignante. Il aime à présenter ses images dans des boîtes ou des livres, et présentera quelque 300 œuvres au Réverbère, sa nouvelle galerie depuis mars 2017.

Julien Magre, Elles
Au Réverbère​ du 16 septembre au 10 novembre


Les paysages de Claude Gazier

Grand admirateur de Edward Hopper, le peintre lyonnais Claude Gazier était connu jusqu'à présent pour ses reprises et ses transfigurations de scènes de cinéma, des scènes notamment où transparaissait une certaine tension entre différents personnages. Pour sa nouvelle exposition à la galerie Pallade, l'artiste change de registre et se plonge dans le paysage. Des paysages "matiérés", atmosphériques, ouverts au cheminement de l'imagination, et dont les motifs de départ proviennent parfois encore du cinéma (des paysages de films de Wim Wenders, Alfred Hitchcock, Werner Herzog...), mais aussi de tableaux de Gerhard Richter ou d'autres peintres.

Claude Gazier, Paysages
À la Galerie Anne-Marie et Roland Pallade du 16 septembre au 11 novembre


Des écrans à la galerie Besson

« Depuis toujours, on souligne inlassablement les pouvoirs de l'image. Mais qu'en a-t-il été et qu'en est-il, aujourd'hui, des pouvoirs des écrans ? Sans aucun doute, il serait restrictif de parler de notre condition simplement comme d'un vivre parmi les écrans, car il s'agit très souvent d'un vivre par eux dans les mondes flottants qui sont devenus les nôtres » écrit le philosophe Mauro Carbone qui enseigne l'Esthétique à Lyon. Pour tenter de répondre à ces questions, Mauro Carbone organise une exposition collective à la galerie Besson (réunissant Bruno Metra, Laurent Mulot, Marta Nijhuis, et Thaïva Ouaki), un colloque à l'Université Lyon 3 (Penser les écrans,  du 21 au 23 septembre), et une conférence grand public à l'Amphithéâtre de l'Université de Lyon le 10 octobre.

Des pouvoirs des écrans
À la Galerie Françoise Besson ​du 14 septembre au 15 octobre


Des indiens au Bleu du ciel

« Qu'est-ce que la vie ? C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit. C'est le souffle d'un bison en hiver. C'est la petite ombre qui court dans l'herbe et se perd au couchant » écrit Crowfoot, chef Blackfeet. Envers possible d'une Amérique ultra-technologique et ultra-rationnaliste, les cultures indiennes seront à l'honneur au Bleu du Ciel à travers les regards de huit photographes (Stéphane Barbato, Marie Baronnet, Guy Le Querrec, Carlotta Cardana, Marion Gronier, Stephanie Keith, Felix von der Osten, White Eagle). Et à travers leurs images relatant des luttes actuelles dans le Dakota Nord contre la construction d'un pipeline, ou des luttes plus anciennes comme le massacre de Wounded Knee en 1890...

The way back
Au Bleu du Ciel du 1er décembre au 27 janvier 2018 


Lee Ufan à La Tourette

Toujours très réussies, les expositions du Couvent de la Tourette font dialoguer un ou plusieurs artistes avec l'architecture remarquable du Corbusier... Cette année, la Tourette invite le peintre et sculpteur coréen Lee Ufan (né en 1936) à investir les lieux. Artiste de l'effacement, des matériaux naturels (bois, pierre, coton) et de la lumière, Lee Ufan met sous tension, dans ses œuvres superbes, le volume et le vide, la présence et l'absence.

Lee Ufan
Au Couvent de la Tourette à Eveux (69) ​du 20 septembre au 20 décembre


<< article précédent
Le Lyon Street Food met les petits plats dans les grands