The Party

de Sally Potter (G-B, 1h08) avec Kristin Scott Thomas, Timothy Spall, Patricia Clarkson…


Ministre de la Santé ! Tout juste nommée à ce poste prestigieux, Janet compte fêter la nouvelle avec son mari et des proches. Hélas, la soirée en petit comité va sonner l'halllali de son couple, de ses amitiés, de sa carrière, de ses illusions…

Sally Potter réunit une distribution de poids pour ce tout juste long métrage — bien lui a pris de ne pas chercher à le rallonger par principe en diluant l'intrigue : elle l'aurait abîmée. Empruntant au théâtre son huis clos, elle ne se trouve cependant pas prisonnière de son décor grâce à une réalisation et un montage nerveux, à l'unisson de l'ambiance électrique de la soirée. 

Le choix esthétique du noir et blanc, marqueur inconscient du genre polar, surprend — et l'affiche, montrant l'héroïne brandissant un pistolet (reprenant une double image-clef du film) pourrait l'accréditer. En réalité, la dualité des personnages se trouve ainsi représentée (et ses moyens termes dans leurs nuances de gris). Et si le noir finit par dévorer l'écran, c'est parce que la fête célèbre en définitive le deuil des idéologies ; on imagine mal une veillée funèbre britannique se transformer en Holi indienne. Ce serait… shoking, isn't it ?


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