Jacques a dit

Compositeur de musique électronique faite de bruits naturels, Jacques dit Tout est magnifique. S'il est lui-même « perdu entre méditation réfléchie et spontanéité préméditée », ne le soyez pas : artiste à suivre.


On aurait aimé le rencontrer mais il a décidé de ne plus faire d'interviews jusqu'à nouvel ordre. Comme il a décidé de ne pas faire d'études car « je n'ai pas spécialement envie de me spécialiser » ou de vivre en squat car « pour moi c'est plus facile de dormir dans un endroit où il n'y a pas l'eau, où c'est un peu galère, et de faire ce que je veux, plutôt que de me pointer tous les matins dans une pizzeria pour bosser. » Un mec un peu perché certes, mais surtout doué, poétique et infiniment sensé quand on y réfléchit sérieusement.

On pense à cette citation du philosophe indien Jiddu Krishnamurti : « Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade »,  en lisant les précédentes interviews de Jacques, ses posts Facebook ou en écoutant sa conférence TED où il explique justement pourquoi il n'a pas fait d'études et ce qu'il a fait à la place.

Comme monter le collectif Pain Surprises, au départ simple organisateur de soirées devenu label notamment de Jabberwocky, et se couper les cheveux à l'envers (rasé sur le haut, long sur les côtés) pour remettre en question la norme en adoptant « la coupe de cheveux que personne ne souhaite. »

Tout est magnifique

Celui qui aime réconcilier les opposés (le beau et le laid - d'où le titre de son EP Tout est magnifique - le normal et le bizarre - il veut « écrire des musiques pour que les normaux et les bizarres dansent ensemble » - l'artisanal et le synthétique) fabrique de la “techno transversale”, une musique d'objets à partir de bruits et sons naturels qu'il déploie en boucles. Dans la radio est enregistré à partir de sons glanés dans la Maison de la Radio, The Whisper avec tous les bruits d'installation dans un squat, où on entend « le bruit des raviolis qui chauffent » et le murmure d'un pote car il faut déblayer et s'installer tout en restant discret. « En duo permanent avec la beauté cachée dans le bruit des choses du quotidien », Jacques a trouvé une fabuleuse recette pour nos oreilles mais aussi pour la vie.

Jacques 
Au Sonic le vendredi 13 octobre (after du vernissage de l'exposition avec Valentin Guillon à la MLIS)


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