On the Ride again


Il est facile de penser que la reformation d'un groupe culte séparé depuis tellement de lustres que les fans n'osent plus rien espérer n'est motivée que par l'appât du gain et/ou le ras-le-bol de l'anonymat, seuls capables de transcender les inimitiés ancestrales (et souvent plus très claires) qui ont conduit un groupe au sabordage.

Mais parfois il y a aussi cette envie qui vient vous caresser l'échine et que l'on nomme nostalgie, accompagnée de la maturité nécessaire au solde des comptes et au plaisir du temps retrouvé à s'agiter ensemble autour d'un tas d'amplis. Même si cette dernière raison n'obère pas les autres, c'est bien pour cela que Ride est de retour vingt ans après.

Les quatre d'Oxford ont été clairs sur le sujet lors de leur conférence de presse de reformation en 2014, citant pour l'occasion le multi-reformé David Crosby (Crosby, Stills & Nash, Buffalo Springfield, The Byrds) :

« Ton premier groupe, c'est comme ton premier amour ; tu ne l'oublieras jamais, et tu ne retrouveras jamais ces sensations avec aucun autre groupe. »

Deux ans de tournée ont ensuite permis à Ride de retrouver suffisamment des sensations susnommées pour leur donner des envies d'album. L'album, un bon critère pour juger de la sincérité d'une reformation, quand il est si facile de se contenter d'un greatest hits ou d'un disque live.

Surtout quand, dans le cas de Ride, il s'agit de donner suite à un disque aussi maudit que le mort-né Tarantula. Le pari n'est que partiellement réussi en 2017 avec Weather Diaries sur des titres comme Lannoy Point, All I Want ou Cali. Mais témoigne au moins du plaisir de croiser à nouveau le fer et les idées en toute sérénité et avec enthousiasme. D'autant que le fan, lui n'est pas là pour ça. En concert, il attend la belle part de sa jeunesse qu'on est venu lui offrir et qui lui manquait aussi. 

Ride
Au Transbordeur le mardi 31 octobre


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