Agoria, premier de la classe

À l'époque tout jeune DJ prenant ses marques dans les raves de la région, Agoria n'avait pas encore conquis la planète et convaincu les grands anciens de Detroit, ni imaginé qu'il co-fonderait Nuits sonores. Mais il était déjà présent partout où ça comptait le vendredi soir venu.


Où sortiez-vous en 1997 ?
Agoria : Dans n'importe quelle soirée, du moment qu'il faille appeler une infoline, obtenir le chemin d'accès. 

Qu'écoutiez-vous ?
De la techno made in Détroit, de la house made in Chicago, de la trance made in Germany : les labels Axis, Underground Resistance, Djaxupbeats, Frankfurtbeat, Eye Q.

Quel film regardiez-vous ? Dans quel cinéma ?
J'habitais à la campagne, je crois que j'allais principalement à la salle polyvalente du village.

Quel spectacle ou expo vous a marqué ?
Je consacrais 150% de mon temps au mix dans ma chambre, au squat des disquaires, à écouter les radios diffusant des morceaux entre 130 et 140bpm, à faire des cassettes démo que j'insérais dans une enveloppe matelassée à destination de promoteurs locaux rencontrés aux pélerinages du vendredi et du samedi soir. Les expos sont venues avec le statut d'intermittent du spectacle, bien plus tard.

Comment vous déplaciez-vous ?
Je n'habitais pas à Lyon, mais j'y passais mes journées, du coup je payais le gasoil, généralement au rond point de Mions, pour que mes potes m'emmènent sur leur 125 ou 103 acheter des disques.
De temps en temps, Cyrille Bonin, de dix ans mon ainé, me reconduisait dans le coffre de son AX commerciale, son chien me détestait, il n'hésitait pas à me bouffer les mollets. Parfois, je préférais ainsi rentrer en stop, vinyls sous le bras, ou par le car Faure qui partant de Perrache mettait une heure trente pour effectuer péniblement quelques kilomètres.

Où était votre cantine ?
Un kebab entre le sex shop et le disquaire Indépendance Records, rue Confort.

Quel bar était votre QG ?
J'ai fait mes premiers mixes dans des pubs comme l'Exit, mais je n'étais pas un adepte de bars au sens où tu l'entends, je n'étais pas dans la socialisation ou le networking, ni dans les pintes entre potes, encore moins dans la drague, j'étais dans le dur, le combat, l'apprentissage, avec une coupe de premier de la classe et la totalité de mes dents de sagesse.

Agoria a lancé un nouveau label baptisé Sapiens, hébergeant aussi bien artistes électroniques que conférenciers ou autre cinéastes. Open.


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