La Lune de Jupiter

de Kornél Mundruczó (Hon-All, 2h03) avec Merab Ninidze, Zsombor Jéger, György Cserhalmi…


La Hongrie, aux portes de l'Europe. Un migrant abattu alors qu'il franchissait la frontière développe un étrange pouvoir de lévitation qu'un médecin véreux et au bout du rouleau va tenter d'exploiter à son profit. Seulement, le “miraculé” suscite d'autres appétits…

Comme Lanthimos, Mundruczó se veut moraliste ou prophète 2.0 : il malaxe de vieilles lunes, les amalgame à de l'actualité sensible sérieuse et les nappe de fantastique pour leur donner une aura métaphorique (et capter les amateurs de genre). Sauf que ça sonne creux.

On sent le réalisateur bien fier de son effet ascensionnel/sensationnel — un Quickening façon transe lente, plutôt réussi la première fois ! L'ennui est qu'il ne manque pas une occasion de le resservir, chaque occurrence le vidant davantage de son caractère exceptionnel. Le soin minutieux apporté à cet effet, à une course-poursuite en voiture ou à tout ce qui a trait à la question technique, tranche violemment avec son apparent désinvestissement pour ce qui concerne le jeu — acteurs mal post-synchronisés, guère plus considérés que du matériel de tournage. Le vivant devrait demeurer la matière première d'un film attaché à la défense de la liberté et des droits de l'Humain. Selon toute vraisemblance…


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