Panser l'Europe

Seconde édition de La Chose Publique, le festival de débats d'idées qui essaime des pistes d'avenir en pensant cette année l'Europe.


Précieuse Villa Gillet, qui a su se réinventer tout en continuant de penser notre monde : La Chose Publique, seconde édition, en est la démonstration. Un festival de débats d'idées, profondément contemporain, mené sur des fonds privés (ceux de l'association indépendante Res Publica, également très active dans l'humanitaire au Burkina Faso), non accolé à un grand média (comme peut l'être le festival du quotidien Le Monde, proche dans son format) : quatorze rencontres sont ainsi proposées jusqu'au samedi 25 novembre en divers lieux de la ville, conviant principalement des philosophes, historiens et sociologues à disséquer celle qui occupe tant nos esprits, l'Europe. 

Au Musée des Confluences ce mercredi, Jean-François Colosimo (directeur des éditions du Cerf, il a beaucoup écrit sur les chrétiens d'Orient) se penchera sur ses sources, en compagnie de deux historiens, François Hartog (spécialiste de la Grèce antique) et Pierre Vesperini. Tous trois remonteront les fils d'une Histoire menant à Rome, Athènes et Byzance. De là, seront questionnés en deux autres débats (toujours au Musée des Confluences) l'Europe d'aujourd'hui et notre rapport à l'autre : la politologue belge Justine Lacroix dialoguera ainsi avec Jean-Yves Pranchère (mercredi 22 à 20h30) pour s'interroger sur la place des droits de l'Humain dans notre époque ; tous deux ont publié l'an dernier l'ouvrage Le procès des droits de l'homme. Généalogie du scepticisme démocratique (Seuil). La cruciale place accordée aux migrants sera débattue (jeudi 23 à 19h30) par les philosophes Benjamin Boudou, Fabienne Brugère, Guillaume Le Blanc et Martin Deleixhe.  

Enfin, une large place sera accordée en conclusion à l'autre Europe : au travers de la dissidence et de ses leçons, avec Alexandra Laignel-Lavastine, qui a beaucoup œuvré autour de celles d'Europe de l'Est (à la Villa Gillet le vendredi 24 novembre). Ou encore aux politiques alternatives au travers de deux interventions successives : celle du philosophe Dominique Bourg concernant la transition écologique comme enjeu global (on lui doit le précieux Dictionnaire de la pensée écologique, avec Alain Papaux, en 2015) ; la seconde en guise de conclusion s'intéressera aux diverses formes nouvelles que les mouvements contestataires européens prennent de nos jours, pour dessiner de possibles rapports nouveaux entre citoyens et institutions publiques.

La Chose Publique
En divers lieux jusqu'au 25 novembre


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