À l'Opéra de Lyon, le chef d'orchestre britannique Martyn Brabbins, la mezzo-soprano Katherine Aitken et l'Orchestre de l'Opéra de Lyon nous offrent un spectacle too much, tout en élégance et en humour anglais.
Actuellement directeur musical à l'English National Opéra, Martyn Brabbins a concocté un programme riche en couleurs et en émotions. Le rideau va s'ouvrir sur Pomp and circumstance, marche militaire joyeuse composée au début du XXe siècle par Edward Elgar, seul grand compositeur de l'ère Victorienne. Roulement de caisse-claire, coups de cymbales, grand orchestre déployé dominé par les cuivres, longs légatos aux violons : moment vivifiant !
Un peu plus loin dans la soirée, les Sea Pictures, cycle de cinq mélodies du même Elgar : sur des poèmes d'auteurs divers, ces Sea Pictures sont empreintes d'un lyrisme fou et évoquent par moment les univers chers à Mahler, à Dvorak ou encore font écho aux orchestrations envoûtantes de Wagner. Puisque cette soirée se tricote une maille à l'endroit une maille à l'envers, passons au compositeur Ralf Vaughan Williams qui se passionna très tôt pour les musiques populaires. Sa Fantasia on Greensleeves pour cordes, flûte et harpe est une belle illustration de re-création d'une célèbre chanson traditionnelle de la Renaissance.
Les Quatre danses écossaises de Malcom Arnold ont été composées en 1957 et offrent de saisissants contrastes : un premier mouvement expose un thème traditionnel aux rythmes surlignés par l'orchestre. Le reste s'enchaine dans une frénésie de dissonances, d'univers féériques voire comiques et on se laisse porter par cette douce ambiance chaotique. Pour clore en beauté cette soirée du Nouvel An, des danses et chansons traditionnelles venues tout droit d'Écosse, et le fameux et traditionnel Auld Lang Syne ("Ce n'est qu'un au revoir") balade très ancienne et très belle. On se demande alors qui va rester bien tranquillement assis dans son fauteuil ? Les pieds vont bouger et il est fort à parier que le public va se mettre à tout fredonner.
Concert du Nouvel An
À l'Opéra de Lyon le dimanche 31 décembre à 20h