6e Continent, c'est fini

Vendredi, le 6e Continent, salle emblématique de la Guillotière, dansera pour la dernière fois. 


La nouvelle était redoutée depuis de longs mois : la salle du 6e Continent, dédiée à la sono mondiale et située dans le 7e arrondissement, met la clé sous la porte. Mohamed Sidrine, son directeur, nous l'a confirmé de vive voix ce lundi : face à la désaffection progressive de tous ses partenaires publics, il ne peut plus continuer. Le coup de grâce aura été porté par la suppression des trois emplois aidés le 9 août dernier par le gouvernement, qui permettaient à la salle de tourner et d'assurer aussi les cours de danse qui apportaient du cash dans la machine. Depuis cette date, la salle fonctionnait en pointillés, uniquement grâce aux bénévoles et aux membres du conseil d'administration : seul un technicien son étant payé en cachet, grâce à la billetterie. Ce système n'était évidemment pas viable et il prendra définitivement fin ce vendredi 22 décembre, avec une grande fête finale confiée au Monde Collectif (regroupant rappeurs et graffeurs comme NM Scratcherz et Wone2) où l'émotion devrait être vive : le 6e Continent œuvrait au pluralisme culturel et festif depuis 2004. 

La Région puis l'État avaient déjà retiré leurs subventions en 2016, et la Ville de Lyon n'a pas souhaité combler le trou béant dans la caisse, après avoir aidé le festival du même nom deux fois dans le passé, même si une réflexion avait un temps été envisagée autour du lieu si un nouveau projet viable était proposé.

Que va devenir ce lieu, historique, qui avait aussi autrefois accueilli Frigo et Radio Bellevue ? C'est pour l'instant l'inconnue, le bail avec le propriétaire se terminant le 30 décembre. Le festival du 6e Continent, lui, devrait fêter comme prévu sa 20e édition en juin prochain autour d'une association créée pour l'occasion, Les Amis du 6e Continent : si la mairie a confirmé son soutien, la Région n'a pas encore donné suite. « Le festival aura lieu et il sera bien, nous avons de nombreuses idées » conclut Mohamed Sidrine, qui aura porté ce projet à bout de bras jusqu'au bout. Reste que Lyon perd-là une de ses scènes labellisées Scènes Découvertes et sa seule salle dédiée à la sono mondiale. Forcément, ça fait un vide.


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