Vers la lumière


Dans la queue de la comète des films de Cannes 2017 (avec In the Fade de Fatih Akin, la semaine prochaine), ce conte de Naomi Kawase est un objet discret, où elle explore une fois encore la question de la perte et de la résilience.  

On y suit la rencontre entre Misako, audio-descriptrice pour le cinéma et Masaya, photographe rogue ayant perdu la vue, à l'occasion de projections tests d'un film. Deux êtres malheureux, en quête d'absolu et d'épure, dont les solitudes, peu à peu, finiront par s'accorder…  

Kawase perd en maniérisme ce qu'elle gagne en sentimentalité. Qu'importe l'origine de cet assouplissement de l'âme, puisqu'il bénéficie au public. Au-delà de la bluette amoureuse, ce film s'expose à un terrible paradoxe, puisqu'il a recours à de splendides compositions et lumières pour évoquer la compensation de la cécité par la parole. Par ailleurs, il se révèle particulièrement bavard, ce qui risque de limiter la possibilité de lui offrir une audio-description efficace. Vers la lumière s'adresse donc peu à ceux dont il parle, lesquels auront du mal à le “voir” dans de bonnes conditions. On espère se tromper.

de Naomi Kawase (Jap-Fr, 1h43) avec Masatoshi Nagase, Ayame Misaki, Tatsuya Fuji…


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Philippe Quesne, mise à jour