Viens pas chez moi, j'habite avec une copine : "Ami-ami"


Vaste famille ayant donné naissance au meilleur (L'Auberge espagnole) comme au pire (Five), la comédie-de-colocation-entre-potes s'enrichit d'un nouveau rejeton tentant le vaudeville contemporain sans pour autant recourir à la grivoiserie. Louable effort compensant les maladresses d'usage d'un premier film alternant potacherie classique et audaces scénaristiques. 

Le cœur brise par son ex-, le “héros” de ce badinage s'installe avec sa meilleure copine, en tout bien tout honneur. Une nouvelle histoire d'amour lui cause un double embarras : il n'ose avouer à sa conquête qu'il “vit“ avec une amie, laquelle se montre plus que jalouse : possessive.

Si le côté “Guerre des Rose” avec saccage majuscule de l'appartement sent le réchauffé, reconnaissons que le réalisateur Victor Saint Macary surprend en renversant une situation très convenue : ici, ce n'est plus le mec qui rompt un pacte d'amitié homme-femme et en détruit l'harmonie mais bien l'amie éconduite — sortir du schéma du mâle forcément prédateur a d'ailleurs pour effet de désorienter certaines spectatrices ! 

Il aurait pu aller plus loin en exploitant davantage les personnages secondaires — en particulier celui du confident du héros, attribué au volubile Jonathan Cohen, méritant plus d'épaisseur. On pardonne grâce à la découverte d'une lumineuse révélation, Camille Razat.

de Victor Saint Macary (Fr, 1h26) avec William Lebghil, Margot Bancilhon, Camille Razat…


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