Trois... fois rien

Simon Stone présentait Les Trois soeurs au TNP. Un plantage.


Et si on commençait l'année par un spectacle "hashtag-lol" à douze briques ? Casting royal (Céline Sallette magnifique, Amira Casar, Éric Caravaca...) pour un Tchekhov 100% réécrit. Simon Stone, le nouveau prodige australien du théâtre, associé à l'Odéon à 34 piges (passé aux Célestins avec un très intéressant Rocco et ses frères le printemps dernier), fait un décor sublime, qu'on a tant aimé chez Ostermeier il y a dix ans. Mais au service d'une logorrhée vide. Le pilate, le yoga, les vegan, MDR, l'Ipad... toute la panoplie du vocabulaire XXIe est là. Irina (qui part en week-end à Berlin sous ectasy !), Macha et Olga cherchent toujours à vendre la maison familiale mais avec un naturalisme (très vulgaire qui plus est) à contre-sens de la pièce originale. Il ne reste rien de l'œuvre sinon une façon putassière de la transmettre à des salles combles. Inquiétant. Le lendemain, face à l'adaptation grotesque et surjouée de La Fuite par Macha Makeîeff, on reconsidère pourtant presque comme un chef d'œuvre ces Trois soeurs... De la loi de la relativité appliquée au théâtre.


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Brigitte Giraud à la Nuit de la lecture