The Passenger

de Jaume Collet-Serra (E-U-Fr-G-B, 1h43) avec Liam Neeson, Vera Farmiga, Patrick Wilson…


Ancien flic reconverti dans les assurances, Michael est brutalement viré. Le même jour, ce fringant sexagénaire voit sa routine chamboulée dans son train de banlieue quand une inconnue lui propose un étrange marché. À la clef, beaucoup d'argent. Mais aussi des dangers potentiels…

Jaume Collet-Serra serait-il devenu pour Liam Neeson ce que J. Lee Thompson fut pour Charles Bronson — un réalisateur transmutant ad lib un type ordinaire harcelé par des malfaisants en surhomme capable de sauver la planète ? Relativisons : Neeson est moins ouvertement vigilante que Bronson, et semble plutôt pousser pour leur quatrième collaboration son personnage du côté des Tom Hanks/Harrison Ford : toute l'ouverture est une tentative en ellipses “pixariennes” pour l'ancrer dans sa monotonie consentie de banlieusard. Ensuite, la victime idéale se transforme en bourreur de pifs expert.

Si Collet-Serra maîtrise son espace contraint (en un seul mot), il succombe à la tentation de la surenchère, perdant dans les vingt dernières minutes le bénéfice de l'armature sociale et humaine, ainsi que de son suspense à l'ancienne. Plus sec, sans rebondissements inutiles car attendus, le voyage eût été meilleur.


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