Révolte enfantine


Sensible à l'enfance, Dennis Kelly, dramaturge britannique de 47 ans, n'a de cesse d'observer la place que les adultes réservent à leur descendance. Dans Occupe-toi du bébé (présenté en avril à l'Élysée dans une version tranchante par Élodie Guibert), il évoque un double infanticide. Dans Mon prof est un troll, il s'adresse plus directement aux petits.

Le spectacle proposé jusqu'au 3 février au TNP est accessible aux enfants dès six ans, qui répondent aisément aux adresses régulières des comédiens. Un frère et une sœur turbulents écopent bientôt d'un troll comme directeur de leur école qui leur mène une vie infernale. Écrit comme un conte sans rôle attribué, la pièce porte le poids sur scène d'être de l'anti-théâtre. Baptiste Guiton (un des quatre metteurs en scène associé au TNP dont on se souvient du très onirique et réussi Lune jaune et d'un trop propre Cœur d'acier) se débat avec toutes ces descriptions de faits, d'expression des personnages qui ne donnent plus aux comédiens qu'une matière à surjouer, à commencer par le troll lui-même. Dans un décor surchargé, apparaissent sporadiquement des effets simples et justes comme un éphémère théâtre d'ombre ou des jeux de lumière à la lampe-torche mais la frénésie d'actions sur le plateau ne rend pas service à ce texte complexe à adapter.


<< article précédent
Laurent Wauquiez conserve l'ARALD mais lui retire une mission d’expertise