C'est à partir de photographies d'amateurs qu'elle trouve sur Internet, ou prises par elle, qu'elle incarne une peinture du corps décontextualisé, forte en texture et en contraste. Ce déplacement invoque un certain soupçon, une défiance. L'Eros devient un objet pictural du désir qui n'a pas de sexe, mais les yeux bandés. Un charisme qui défie le spectateur.
L'exposition se décline en dix tableaux, majoritairement des grands formats où les mains, si difficiles à esquisser, ne sont pas figées, mais dans un mouvement qui saisit l'autre ou soi-même. En 2013, à l'issue de ses études, Mélanie Lefebvre se fait remarquer pour ses peintures au format XXL où figuraient des enfants insoumis, très éloignés de l'imagerie de l'indolence enfantine. Un malaise profond découlait de cette terreur. Quelques mois plus tard, elle remporte le prix Felix Sabatier grâce à une peinture figurative, une huile sur toile après une mise au carreau. Une artiste émergente à connaître, et surtout à voir et même à rencontrer le 2 février lors de son vernissage.