Petit Bulletin Festival #2 : Embarquement immédiat !

Pour sa deuxième édition, le Petit Bulletin Festival prendra ses quartiers aux Subsistances les 27, 28 et 29 avril prochains avec pas moins de sept artistes au programme, de la folk à la pop en passant par la world music. En voici le détail.


C'est la verrière des Subsistances qu'investiront les artistes de la deuxième édition, printanière, du Petit Bulletin Festival. En ouverture, le vendredi 27 avril, c'est le petit génie casqué Cascadeur qui viendra présenter son troisième album, à paraître le 30 mars et sur lequel il poursuit une œuvre aussi aérienne qu'énigmatique. Un disque plus cinématographique que jamais, jusque dans son titre Camera, que Cascadeur délivrera sur scène masqué mais sans fard en quatuor pop.

Avant lui, c'est un autre prodige du genre, Sage, ex-Revolver qui fera apprécier, lui aussi en quatuor, son sens de la composition et des arrangements, déjà vus à l'œuvre, outre Revolver, aux côtés de Woodkid et The Shoes, et rassemblés sur de nouveaux titres comme sur ceux de son album éponyme, paru en 2016.

Les deux musiciens français à la voix perchée et à la formation classique seront précédés sur scène par un phénomène sud-africain, Nakhane, au talent aussi incandescent que protéiforme – il est écrivain, acteur et musicien. Son écriture et ses compositions sont traversées par les souffrances engendrées par les contradictions entre son homosexualité, sa foi chrétienne (depuis reniée) et sa culture (celle de l'ethnie Xhosa), autant qu'elles l'en ont sauvé. Entre rock indé, soul, électro, rythmes africains et esthétique queer, cette révélation des Transmusicales, dont le second album, You will not die, sort en février, est à découvrir absolument. En voici l'occasion, qui plus est en groupe.

Alela's back

Le samedi soir, 28 avril, c'est une vieille connaissance du Petit Bulletin Live que l'on retrouvera pour cette formule « festival ». Alela Diane que l'on avait eu le plaisir d'applaudir en solo dans la fournaise d'un soir de juin 2014 à la salle Rameau, nous fait en effet l'honneur d'un retour, cette fois avec son groupe. L'ex-petite fiancée de Nevada City, jadis intarissable filon à folkeuses, nous y fera découvrir des versions live de son dernier disque, le très beau Cusp, plus intime que jamais puisque largement dédié à son expérience de mère et composé en grande partie au piano dans la quiétude d'une cabane de l'Oregon.

En ouverture de ce concert, c'est une autre folkeuse – bien que le terme fut probablement réducteur – qui viendra distiller en solo un peu de sa folie douce : Lior Shoov. Chanteuse multi-instrumentiste née à Tel Aviv, la jeune femme a joué aux quatre coins du monde et perfectionné un art très libre de la performance musicale, fait de chant (en français, anglais, hébreu et espagnol), de jeu corporel, de clown et d'improvisation, et mêlant instruments de toutes sortes (ukulélé, hang, tambourins...) et objets usuels. Le tout au service de chansons à la vibrante nudité.

Orchestre de danse

En clôture du festival, le dimanche soir, 29 avril, s'ouvrira avec la grâce brute et solitaire du jeune londonien Isaac Gracie, sorte de croisement entre deux grands destins brûlés de l'histoire du rock : Kurt Cobain et Jeff Buckley. Entre la rage en haillons du premier et l'élégance perchée du second, l'androgyne Gracie a connu une trajectoire de météorite qui l'a propulsé en moins de deux ans du bord de son lit au festival Pitchfork. Et fait dire qu'il y a tout chez lui de la future star.

Des stars, ceux de la soirée en sont d'énormes dans toute l'Afrique de l'Ouest. Et ce depuis presque cinquante ans. Formé au Sénégal en 1970, Orchestra Baobab pratique un savant et très libre mélange issu des cultures mandingues, wolofs, sérères, créoles et afro-cubaines où les cuivres côtoient la kora et où le chant s'enroulent sur des rythmiques toujours au bord de la diabolisation. Autour d'un noyau d'anciens, qui a survécu à une séparation à la fin des années 80 avant une reformation dans les années 2000, la configuration du groupe a pu évoluer à travers les années, sans jamais, à l'image de son dernier album Tribute to Ndiouga Dieng, hommage à l'un des fondateurs décédé, perdre de sa verve ou de son âme. Celles du plus emblématique des « orchestres de danse » d'Afrique de l'Ouest, qui ne devrait pas manquer d'enflammer la piste réservée aux spectateurs pour une fin de festival en apothéose qui réserve aussi son lot de surprises.

Petit Bulletin Festival #2

Aux Subsistances (verrière)

Vendredi 27 avril : Cascadeur + Sage + Nakhane

Samedi 28 avril : Alela Diane + Lior Shoov

Dimanche 29 avril : Orchestra Baobab + Isaac Gracie

Billetterie : Fnac / France Billet / Digitick / Les Subsistances et points habituels

www.petit-bulletin.fr/festival


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