Bravo Virtuose

de Levon Minasian (Arm-Fr-Bel, 1h30) avec Samuel Tadevosian, Maria Akhmetzyanova…


À la suite d'un quiproquo, Alik, un jeune clarinettiste récupère le portable, les contrats et l'argent d'un tueur à gages. La manne tombe à pic, car il cherche à financer l'orchestre de son grand-père lâché par son mécène. Seul hic : Alik doit exécuter les cibles désignées par le commanditaire…

À quoi reconnaît-on un polar arménien ? Aux plans sur le mont Ararat, équivalant à ceux sur la Tour Eiffel dans une production française ? Au fait que l'un des méchants — en l'occurrence un bureaucrate corrompu — vante la qualité des loukoums stambouliotes dont il se gave à longueur de journée ? Plutôt à l'évocation des anciens combattants du Haut-Karabagh, où sont morts les parents du héros, et dont certains sont devenus des mafieux.

Hors cela, ce premier long-métrage promenant une élégante indécision entre comédie sentimentale, burlesque et thriller, s'aventure aussi dans le semi-expérimental, en matérialisant les images mentales et oniriques d'Alik, caverne d'Ali-Baba fantasmatique où circule la silhouette de la séduisante Lara. Levon Minasian donne l'impression d'abattre toutes ses cartes stylistiques, pour prouver qu'il est capable d'intervenir dans n'importe quel registre. Serait-il le virtuose du titre, attendant l'onction et les félicitations du public ? Trop tôt pour le dire ; il faut être patient…


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