Omar Souleyman, dabke et bacchantes


Le succès d'Omar Souleyman est aussi improbable que réjouissant. Quelle probabilité qu'un musicien de mariage syrien finisse par conquérir le monde en pleine guerre dans sa patrie natale ? Faiblarde, la proba'. Mais Mark Gergis est passé par la Syrie circa 2004, a chopé au passage des K7 du futur pote de Four Tet, quelques-unes des nombreuses prestations live enregistrées à la bricolo durant des noces qu'il anime pour vivre depuis 1994. L'Américain en a fait une compilation pour son si précieux label Sublime Frequencies, Highway to Hassake en 2006, puis d'autres, et la théorie des dominos s'est mise en branle.

Omar s'est exilé en Turquie depuis le début du conflit mais sa dabke synthétique a fait des émules, plaçant la Syrie en bonne place sur la mappemonde de la sono mondiale. Four Tet donc, mais aussi Gilles Peterson, Björk ou Damon Albarn en ont fait un chanteur arabe populaire et universel, signant désormais ses réguliers albums studio sur Mad Decent (Diplo) ou Monkeytown (Modeselektor). S'il y a moins de surprise et si la recette initiale n'évolue pas vraiment au fil des disques, le show Souleyman, bacchantes dans le vent, reste jouissif : rendez-vous le vendredi 23 février à 23h30 au Transbordeur pour s'en assurer, en compagnie de Mehmet Aslan et Ge-Ology.


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