Présumé coupable


Il y a ceux qui trouvent que le pur Jessica93 a perdu un peu de sel avec son Guilty Species, que ce disque tourne en rond et s'est peut-être au fond un peu trop vendu au grunge, à la mélodie et au shoegaze, qui sont trois choses différentes. Et il y a ceux qui pensent que la radicalité n'empêche pas d'évoluer en continuant de maintenir ferme la barre.

De ce point de vue, plutôt partagé, Guilty Species est sans doute le meilleur album de Geoffroy Laporte & Co. Plus mélodique mais cinglant comme une tempête de pluie froide, rugueux mais plastique, Jessica93, qui ouvrira en l'Épicerie Moderne pour The Soft Moon ce vendredi 16 mars, balance ici des pop songs ébouriffées, mal élevées, intranquilles, comme on en faisait sous les régimes cold-wave et/ou grunge.

Des pop songs où les guitares sonnent comme des alarmes et la basse comme une promesse de danger mortel. Et s'il y a bien une chose que Jessica93 n'a pas perdu, c'est cette manière de vous abandonner, une fois l'écoute achevée, quelque part en plein terrain vague, complètement dépenaillé, le cul par terre dans une flaque d'eau et des puces de lit plein le caleçon. Ou quelque chose comme ça. Une vraie gueule d'atmosphère. Et l'atmosphère d'une gueule.


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