Madame Hyde

de Serge Bozon (Fr., 1h35) avec Isabelle Huppert, Romain Duris, José Garcia…


Prof de physique dans un lycée de banlieue, Madame Géquil est chahutée par ses élèves et méprisée par ses collègues. Un jour, un choc électrique la métamorphose en une version d'elle-même plus conquérante, capable parfois de s'embraser, voire de consumer les autres…

Auteur de manifestes puissamment anti-cinématographiques (La France, Tip-Top) et jouissant d'un prestige parisien aussi enviable qu'inexplicable au-delà du périphérique, le redoutable Serge Bozon confirme tout ce qu'il était permis de craindre d'une transposition du roman de Stevenson revêtue de sa signature. Substance fantastique siphonnée (forcément, ce serait convenu), interprétation plate (la stakhanoviste du mois Isabelle Huppert poursuit ici le rôle qu'elle endosse depuis environ dix ans), vision de la banlieue telle qu'elle était fantasmée au début des années 1990, on peine d'ailleurs à comprendre le “pourquoi” de ce film.

Son “comment” demeure également mystérieux, avec ses séquences coupées trop tôt, son pseudo humour décalé sinistre, la réalisation de “moments“ musicaux plus statique que le jeu de scène de Mark Knopfler, ses trucages pourris… Et l'on compatit, aussi, pour les acteurs José Garcia et Romain Duris, dilapidant leur talent dans des séquences gênantes de ridicule. La touche Bozon atteint ici un degré supplémentaire qui devrait ravir ses séides, arguant d'un raffinement intellectuel supérieur. On leur laisse bien volontiers.


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