L'envoûtante sélection d'Hallucinations Collectives


C'est sous le signe du pentacle et de la sorcellerie que l'association Zone Bis place cette année son festival Hallucinations Collectives, avec sa thématique Sabbat Mater. Séduisante (et dangereuse ?) sélection, pour laquelle nous invoquerons le cultissime Season of the Witch (1972) de George A. Romero. Le réalisateur disait de cet OVNI cinématographique : « c'est, de tous mes films, celui dont je voudrais faire un remake, car il reste toujours d'actualité. »

Figure d'émancipation, de résistance, victime de l'opprobre des masses, la sorcière définit en creux la société qui l'a créée : un monde où règne la toute puissance du bon goût et la tyrannie du politiquement correct. Les organisateurs démentent toute tentative d'envoyer un message politique, Zone Bis précisant que leur seul militantisme est celui du cinéma audacieux : les films militent d'eux-mêmes.

Durant tout le festival, les œuvres ne seront pas du genre "politiquement correct". Fidèle à son principe, l'association présente un cinéma délaissé par les circuits de distribution traditionnels. Une programmation complètement décalée, un dépaysement assuré.

On remarque également Une Prière avant l'aube (2017) de Jean-Stéphane Sauvaire, réalisateur de Johnny Mad Dog qui avait secoué le Festival de Cannes en 2008. L'œuvre met en scène Billy Moore, un jeune boxeur anglais, emprisonné en Thaïlande pour détention de drogue et qui se retrouve confronté à la violence des gangs. Mais la programmation des films en compétition n'est pas la plus déroutante...

Plus bizarre que bizarre, la sélection du Cabinet des curiosités regroupe des fragments de ce que le cinéma a produit de plus hallucinant, légendaire, déroutant. C'est à cette occasion que sera projeté Liquid Sky (1982) de Slava Tsukerman. Dans ce long-métrage déjanté, des extraterrestres accros aux endorphines sécrétées par le cerveau des êtres humains se posent au dessus d'un loft new-yorkais fréquenté par des artistes punks sous héroïne. Un film tentaculaire qui brasse les genres et les idéologies, les esthétiques et les sexualités.

Qui a dit que le cinéma n'était pas une drogue hallucinogène ?

Hallucinations Collectives
Au cinéma Comœdia ​du mardi 27 mars au lundi 2 avril 


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