Patrimoine lyonnais : 20 ans de mutations


Le 3 décembre 1998, Lyon accédait au précieux classement du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Et n'était plus seulement un point de passage entre Nord et Sud. La ville bourgeoise et endormie sortait de sa coquille et n'a eu de cesse depuis de se développer, devenant un centre d'attraction touristique majeur en France (6, 5 M de visiteurs chaque année dont 49 % d'étrangers). Les travaux d'aménagement sont allés bon train en rendant ses berges au Rhône, ses rives à la Saône et en aménageant la pointe de la Confluence avec un musée à l'édification mal-menée par feu le Département mais au contenu de très haute tenue et au succès fulgurant (1er musée de France hors Paris avec plus de 2, 5 M de visiteurs depuis son ouverture fin 2014).

Bien sûr, le corollaire est une gentrification galopante qui rend de plus en plus difficile aux personnes aux faibles revenus d'habiter en centre ville. Le danger est plus que d'actualité. En vingt ans, Lyon est (hors Île-de-France), la ville, après Bordeaux, où le prix de l'immobilier s'est le plus envolé (+203%) selon l'Association pour le développement du service aux notaires ! La Presqu'île, l'an dernier a même vu son prix au m² grimper de 7, 4 % dans l'ancien et de 7, 7 % dans le Vieux-Lyon. Sans compter le coût devenu excluant des locations.

Alors, machine à cash ce classement UNESCO ? Certainement. Mais c'est aussi une folle aventure ayant amené à regarder enfin cette ville. Retour sur cette candidature et cette victoire puis visite des lieux en mutations (Presqu'île et Fourvière), discussion avec le directeur des Archives municipales pour analyser comment Lyon se transforme avant, pour conclure, une visite et des questionnements sur quelques lieux oubliés.


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UNESCO : la folle aventure