Sage : renaissance pop

Ancien membre du très en vue trio Revolver, Sage a fait mieux que réussir sa reconversion solo, il a trouvé sa voix entre électro, pop et classique. Au Petit Bulletin festival il proposera notamment des extraits de son prochain disque Paint myself.


Il y a parfois des nouveaux départs qui ont des airs de table rase. Ambroise Willaume, aka, Sage peut en attester. En 2012, le trio baroque pop Revolver auquel il appartient se sépare. Non pas que le succès ait lâché le groupe. Juste « l'envie de passer à autre chose », la peur aussi de ne plus se supporter. Un beau sacrifice fait à l'amitié.

C'est donc au sortir d'une tournée en Australie que la rupture se consomme, chacun devant voguer sur ses propres vagues. Pas encore arrivé en France, Ambroise apprend que le studio qui avait ses guitares en pension vient d'être cambriolé. Plus de groupe, plus de guitare, de quoi remettre les choses à plat et repartir bien à zéro, moral compris.

Qu'à cela ne tienne, il se met alors au piano, y découvre une autre manière de composer,  « un élan », « une fraîcheur d'écriture » libératrice, l'influence de ces grands anciens passés un jour de la guitare au piano (Neil Young, Lennon) et bâtit ainsi les structures des premiers morceaux de Sage. Louant ses services à d'autres talents (Woodkid, Gaëtan Roussel), il croise la route de Benjamin Lebeau de The Shoes.

« On s'est embarqué, explique Ambroise, dans un travail de production de ces chansons en partant du piano et en essayant de faire une synthèse de nos deux mondes, folk et électro ».

Une réussite si l'on en croît la réception de l'EP et de l'album qui en découlent. Pour le second disque, à paraître en juin, mais dont il livrera de larges extraits sur la scène des Subsistances, Sage a choisi de travailler seul.

Son titre, Paint myself dit « le travail solitaire et les couches superposées » :

« J'ai essayé, dit-il, de me servir de tous mes outils et de tout ce que je connaissais, de créer une espèce de maison avec mes instruments, mes sonorités ».

Au cœur de ce refuge, Sage s'est permis le droit d'être lui-même :

« Je ne me suis pas forcé à respecter un style. Je voulais être dans une liberté de servir les chansons. Comme c'était la première fois que j'étais vraiment seul sur un album, j'ai vraiment la sensation d'avoir fait mon premier disque ».

Une renaissance en quelque sorte. Une de plus.

Cascadeur + Sage + Nakhane
Aux Subsistances le vendredi 27 avril


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