Sauvetage in extremis du Musée Urbain Tony Garnier

En mars dernier, la direction du Musée Urbain Tony Garnier s'alertait de sa situation économique critique et, en l'état, estimait sa fermeture imminente. La Ville de Lyon était dos au mur. Elle vient de réagir et augmente, comme promis il y a dix-mois, sa dotation.


La Ville de Lyon a fait savoir aujourd'hui qu'en plus des 75 000€ déjà attribués annuellement (montant inchangé depuis une dizaine d'années), elle attribuera 15 000€ supplémentaires au musée. S'ajoutent les 20 000€ et le loyer gratuit concédés par le Grand Lyon Habitat, ainsi que les 30 000€ de la Région.

La Ville avance qu'elle pourra aussi, « sur des projets spécifiques, apporter un financement complémentaire comme cela s'est fait en 2017 pour la scénographie de l'exposition temporaire » et que par ailleurs « Grand Lyon Habitat va augmenter sa contribution pour des prestations spécifiques liées à la rénovation des murs peints du Musée Urbain. »

Enfin, la DRAC maintient sa participation (7000 € annonce la ville, mais en réalité la DRAC verse 9000€ depuis deux ans) et permet au Musée de se positionner sur l'appel à projets "Patrimoine 20e siècle" afin d'obtenir un financement supplémentaire.

Soulagement

Du côté du musée, ces annonces sont accueillies avec soulagement mais sa directrice, Catherine Chambon, reste prudente car cette augmentation sera mise au vote du Conseil municipal en juillet prochain. Si cela est acté comme promis, ces 90 000€ seront perçus dès cette année et reconduits en 2019 et 2020.

La direction du musée affirmait qu'il manquait 30 000€ pour que le fonctionnement du lieu soit assuré. « La Ville, relate Catherine Chambon, nous a dit oralement que si les autres partenaires ne mettaient pas les 15000€ restant, elle pourrait faire un effort supplémentaire ».

Concernant le Conseil régional, l'élue à la culture, Florence Verney-Carron est venue pour la première fois au musée la semaine dernière et, rapporte Catherine Chambon, a exprimé sa volonté de remonter à une participation de 35 000€ comme c'était le cas jusqu'en 2015. « Nous rencontrons le nouveau directeur du service de la culture de la Région la semaine prochaine, mais quoi qu'il en soit, rien ne sera voté avant juin » poursuit-elle.

Du côté de Grand Lyon Habitat, la question d'une hausse de subvention n'a pas encore été évoquée mais « compte tenu de la situation, je pense qu'ils feront un petit effort sans que je n'ai la moindre idée du montant » dit-elle encore. Enfin à la DRAC, un effort pourrait être consenti selon les échanges que Catherine Chambon a pu avoir avec le représentant de l'État, passant de 9000 à 10 000€

In fine, « nous sommes satisfaits car la Ville a compris que le musée etait certes un équipement de quartier mais qu'il rayonnait sur l'ensemble de la ville et du territoire » affirme la directrice, « l'alerte a été entendue mais rien n'est fixé, tout est soumis au vote ». Tous ces montants ne concernent que le fonctionnement de ce musée privé associatif au budget annuel total de 204 000€.

La Ville annonce dans son communiqué de ce jour qu'en 2019 seront commémorés les 150 ans de la naissance de Tony Garnier qui, à Lyon, a imaginé et bâti ce quartier dit des États-Unis mais aussi le stade de Gerland, la Halle qui porte son nom ou encore l'hôpital Édouard Herriot.

Impensable donc que le Musée Urbain disparaisse. « Il sera, pour cela, associé aux différents temps forts sur le territoire (expositions, colloques, visites thématiques...) » prédit encore la Ville de Lyon et « cette dynamique devrait se traduire par une exposition temporaire spécifique sur Tony Garnier au sein du Musée Urbain à l'automne 2019. »

Cela demande un financement annexe comme nous le précise Catherine Chambon qui y travaille actuellement : « il faudra re-solliciter tout le monde pour cet événement et on ne sait pas ce qu'on aura. J'ai demandé une somme à la Ville, la même à la Région et on ira chercher du mécénat. » La Ville de Lyon s'engage à l'accompagner dans ces démarches.


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