Un panorama engagé


Sorbonne occupée par ici, péroraisons radiophoniques de Cohn-Bendit par là… Tout semble indiquer que l'on s'apprête à célébrer les cinquante ans de Mai 68. Quitte à jeter un pavé dans la mare, soyons réalistes et demandons autre chose : par exemple, de saluer le demi-siècle d'existence du cinéma tunisien. La 18e édition du festival Cinémas du Sud (parrainée cette année par Costa-Gavras) nous en offre la possibilité. Une soirée spéciale lui sera dédiée, avec Mustafa Z (Nidhal Chatta) et Whispering Sands (Nacer Khémir). Ces deux films suivront la comédie Personal Affairs, basée sur un vieux couple palestinien et réalisée par l'Israélienne Maha Haj, qui sera diffusée la veille, lors de la soirée d'ouverture. Cette année, le festival est bel et bien orienté sur des films engagés, loin des antagonismes ou des clichés qui pourraient persister entre les huit pays représentés…

Pour l'Égypte par exemple, les réalisateurs Mohammed Hammad (Withered Green) et Hala Elkoussy (Cactus Flower) mettent au premier plan de leurs films la résistance, et la solidarité de femmes courageuses. Le Syrien Alfoz Tanjour (A Memory In Khaki) et l'Algérien Djamel Kerkar (Atlal) nous présenteront sous la forme d'un documentaire la terreur et les années sombres de leurs pays respectifs, tous deux meurtris par le terrorisme, toujours d'actualité. Quant au Maroc et au Liban, ils seront représentés avec Volubilis (Faouzi Bensaïdi) et One Of These Days (Nadim Tabet). À la fin de ces quatre jours d'éclectisme, à cheval sur quelques sujets tabous, les spectateurs auront, sans aucun doute, eu le temps de s'offrir un magnifique panorama du cinéma maghrébin et moyen-oriental. 

Cinémas du Sud
À l'Institut Lumière du 25 au 28 avril


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