Une femme heureuse

de Dominic Savage (G-B, 1h45) avec Gemma Arterton, Dominic Cooper, Frances Barber…


Vu de l'extérieur, Tara semble mener la vie d'épouse et mère anglaise comblée. En y regardant de plus près, son Mark n'est pas si attentionné : il lui impose sa routine sexuelle et domestique, bride ses aspirations artistiques. Un jour de trop plein, Tara craque et fait son bagage. Direction, Paris.

Que l'on aurait aimé aimer ce film écrit, produit et interprété par Gemma Arterton ! La rousse comédienne aux choix éclectiques s'avère à elle seule une raison d'attachement inconditionnel, surtout si elle porte un projet sur l'insidieuse question de l'asservissement conjugal. Las, il y a hélas loin de l'intention à l'œuvre, autant que de la coupe aux lèvres.

Car ce qui aurait pu être le portrait à la Sautet d'une femme conquérant sa liberté s'abîme dans une insistante (et redondante) contemplation de ses désarrois quotidiens. Plombée par une musique affligeante, la première partie insiste au-delà du raisonnable sur la cruauté de Mark et l'état de sujétion de Tara, en esthétisant un peu volontiers le beau visage triste de la comédienne. Quand vient (enfin) le temps de la rupture et de l'affranchissement, l'espoir est de bref durée : la second partie parisienne va en effet tenir de la caricature, avec une interminable déambulation-cliché dans la capitale et une romance avec un Français à l'anglais parfait. 

Tournée à une époque où la pellicule ne coûte pas cher, cette “histoire simple” mériterait un vrai montage pour exprimer sa quintessence. C'est-à-dire une demi-heure de moins.


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