Freaks !

Fraîchement apparu sur la scène nu métal, Dusk of Delusion vient défendre son premier opus, (F)unfair - concept album autour des fêtes foraines - au Moko cette semaine.


Au début des 90's, le métal tel qu'on le connaissait est mort et enterré, submergé par la vague grunge portée par Nirvana. Plus personne n'imagine revoir Mötley Crüe ni Poison au sommet des charts et seul Guns NRoses fait encore un peu illusion, rangé au fil du temps dans les rayons du classic rock. Mais dans l'ombre, dès 1992, se forme un groupe qui va régénérer le genre sans pourtant s'en inspirer, incarner le métal sans même s'en revendiquer : Korn préfère le hip-hop et côté guitares, s'imprègne des groupes fusion façon Red Hot Chili Peppers, réfutant toute influence rock antérieure. Bientôt, suivront Slipknot, Limp Bizkit ou System of a Down, empruntant tous cette voie mêlant rythmique lourde et technique, scansions vocales issues du rap alternées avec hurlements et guitare tranchantes et lourdes (souvent à 7 cordes) vomissant l'exercice du solo : une nouvelle scène est née, le néo métal, qui va cartonner de part le monde avant de s'essoufler au milieu des années 2000. Sans pour autant disparaître, en témoigne l'apparition régulières de nouveaux épigones, à l'instar dans nos contrées de Dusk of Delusion.

Fraîchement éclôt du côté de Nancy en septembre 2016, sous l'impulsion de deux figures de la scène métal et progressive (Julien Skorka et Matthieu Morand, croisés chez Elvaron et AkromA) vite rejoints par Romuald Carré, Benoît Guillot et Claude Colmars, le quintet vient de publier son premier opus, (F)unfair (sur le label Fantai'Zic), respectant quasi à la lettre les canons du genre tels que définis par Korn sur le premier album, s'offrant quelques incursions dans le speed metal mais aussi des inspirations en twin-guitars proches d'Iron Maiden. Le disque en forme de concept album est conçu autour de l'idée d'ancienne fête foraine, les textes, amers, s'en inspirent, prenant ce fil rouge pour mieux critiquer les travers de nos sociétés contemporaines au travers de portraits d'un dompteur ou de frères siamois. Projet monté délibérement pour arpenter les scènes sauvagement, Dusk of Delusion passe par le Moko cette semaine : intense expérience qui vous attend.

Dusk of Delusion
Au Moko le vendredi 27 avril


<< article précédent
Un festival de talents (et de surprises)