Il faut sauver Claude Autant-Lara (même malgré lui)


« C'est un vieillard qui n'a plus de succès, qui est devenu aigri » disait Simone Veil à propos du réalisateur Claude Autant-Lara dans les années 1980, alors qu'il se perdait en propos réactionnaires et dans un engagement politique révulsant. Mais même si ses dernières années ont été pathétiques, « restent les films qui le dépassent », notamment grâce à quelques grands classiques comme Le Comte de Monte-Cristo ou encore Le Diable au corps. Du moins, c'est ce qu'en pense Bertrand Tavernier dans la préface du livre biographique dédié au cinéaste, rédigé par Jean-Pierre Bleys. La publication de cette somme incite l'Institut Lumière à organiser une rétrospective de l'œuvre du cinéaste. 

Grand succès à l'époque, un peu tombé dans les oubliettes aujourd'hui,  Journal d'une femme en blanc (1965) avec Marie-José Nat, a été choisi pour ouvrir les festivités le 3 mai, après une conférence donnée par l'auteur de la monographie. Une vingtaine d'autres de ses films seront programmés pendant deux mois,  vous retrouverez donc la douce Odette Joyeux dans Sylvie et le fantôme, la sublime Brigitte Bardot dans En cas de malheur ou encore Danielle Darrieux dans Occupe-toi d'Amélie. Et si vous n'êtes toujours pas convaincus, vous vous souviendrez surement des « 100 ans de conneries ! » de Jean Gabin, De Funès et Bourvil dans le film culte La Traversée de Paris, qui ponctuera la conférence de Fabrice Calzettoni dédiée au cinéaste le 24 mai. Si on ne peut pas racheter la morale égarée de l'homme, nul besoin de se forcer pour cultiver la postérité de ses films.

 Rétrospective Claude Autant-Lara
À l'Institut Lumière du 3 mai au 1er juillet 


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Un festival pour se faire remarquer