Un Bar Bu taillé pour l'apéro

Un bar de quartier avec joyeuse terrasse et savoureuses planches : du classique, du solide, à l'ancienne.


On était tout chose, en arrivant. Un peu perdu, pour tout vous dire. Pensez donc : aucune ampoule à filaments, toute nue au dessus du comptoir, ni même ailleurs. Aucun panneau "bio". On a cherché aussi l'horaire des cours de yoga : nada. Pas de DJ booth. Et les murs ! Que dire des murs ! Ben, aucun n'avait été abandonné en cours de travaux, la peinture avait été fignolée partout. Pas de bartender, de barista, de cocktail au thé vert. Dingue. Au bingo tendance, ce bar a tout faux. Mais il nous a rappelé plein de souvenirs, du temps où l'on filait se poser en terrasse pour, selon l'heure, le ballon de rouge ou le café, accompagnés d'une rasade de soleil et d'un Progrès qui traîne sur la table d'à côté.

Et là, eh bien au Bar Bu, ça matche : la feuille de chou locale comme L'Équipe sont à dispo dès l'ouverture (11h la semaine, 10h le week-end) et l'on sirote une carte qui ne se la joue à aucun moment. Du basique : le demi à 2, 80€ (six bières à la pression, dont deux qui tournent et une consacrée uniquement à de l'artisanale). Du pif (au verre : trois blancs, deux rouges, un rosé), un peu de bio à l'occasion, pas de naturel (ce qui manque un chouïa quand-même). Et les alcools classiques, avec les petits apéros vintage qui vont bien, style Suze, pour accompagner les grignotages à toute heure tant que le sourire est là : l'œuf mayo (2, 50€), les planches de charcuterie (du GAËC Montchervet) et de fromages (de la chèvrerie de Malacombe, donc sourcés 69 aussi) à 15€ et quelques autres gourmandises dans le même trip - les plats chauds, simples aussi, devraient arriver avant l'été. 

L'anti-concept est un concept

À la barre, deux barbus (ben oui) en reconversion (ah, enfin une case cochée au bingo branché !) : Benjamin Sénéchal sort de dix ans d'attaché de presse, du coup il connaît la moitié de la ville. Son acolyte Cyril Frieh a subi de son côté dix années de marketing web. La motivation, évidemment : « Une envie de changement ! On en avait marre, de la hiérarchie, de ne pas voir nos clients... On voulait être libres ! Et bon, c'était quand-même un rêve d'ado de cocher sur la check-list "j'ai eu un bar" ! »

La terrasse est baignée de soleil, la playlist trempée de rock'n'roll... « On voulait revenir à quelque chose de simple, poursuit Benjamin, on est à l'heure des concepts : bars à chats, à céréales, bio, rétro-gaming... Nous, on veut juste un bar de quartier. Avec des habitués et des producteurs que l'on connaît. Notre plus grande fierté pour l'instant, c'est que personne ne s'est rendu compte que ce n'était pas notre métier ! » Du coup, on lui a demandé où il avait chopé l'inspiration : « je suis un gros client de bars, c'est plein de petits souvenirs qui m'ont inspiré, à faire ou à ne pas faire... » Visiblement, l'un d'eux proposait des huitres le dimanche : c'est aussi le cas au Bar Bu, dès 10h30. Attention aux marches les jours où ça tangue !

Le Bar Bu
21 quai de Bondy, Lyon 5e

Lun (17h à 1h), du mar au ven (11h à 1h) et week-end (10h à 1h)


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Le corps en déraison de Thomas Foucher à la Demeure du Chaos