L'Homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol

de Lefteris Charitos (Fr-Gr-Can-Jap, 1h19) avec Jean-Marc Barr…


L'eau-dyssée de Jacques Mayol, petit Français si fasciné par le monde du silence et l'espèce des dauphins qu'il tenta à sa façon d'en devenir un en se lançant, avec succès, dans la plongée en apnée, discipline dont il fut l'un des précurseurs et surtout le charismatique ambassadeur…

Aller plus profond. Tel était le leitmotiv de Jacques Mayol, cet aventurier à l'ancienne, ayant tout du play-boy international sans attaches, oubliant qu'il avait une famille pour vivre son rêve d'absolu ; sa quête ô combien paradoxale de lumière menée en s'enfonçant toujours plus loin dans l'impénétrable obscurité des abysses… À sa façon, Lefteris Charitos va lui aussi sous la surface, derrière l'image lisse rendue par la fiction inspirée de sa vie dans Le Grand Bleu (1988) de Luc Besson. En explorant les moindres images d'archives, en faisant parler les ultimes témoins, les proches de l'apnéiste, ses disciples comme son maître bouddhiste, le documentariste tente de plonger dans le secret d'un homme dépressif — et qui fut vaincu par la maladie. Sobre et apaisé, son portrait révèle sans pathos aucun un Mayol ne pouvant pas ou plus, symboliquement parlant, remonter à la surface. Un Icare à l'envers qui eût aimé être doté de nageoires…


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