Le Voyage de Lila

de Marcela Rincón González (Col-Uru, 1h16)


Héroïne d'un conte pour enfants, Lila découvre qu'elle est menacée d'être avalée par l'oubli si elle ne parvient pas à convaincre le possesseur de son livre, Ramón, de se souvenir d'elle et de l'aider à combattre la puissance occulte résolue à sa perte…

Plutôt destinée aux jeunes spectatrices et spectateurs, cette tendre coproduction sud-américaine aux couleurs chaudes et aux décors naïfs emprunte autant à l'imaginaire mexicain (la thématique du monde de l'oubli n'est pas si éloignée du récent Coco) qu'à l'univers des esprits japonais. D'ailleurs, le dévoreur de souvenirs présente une étonnante ressemblance avec le fameux Sans-Visage du Voyage de Chihiro de Miyazaki : même silhouette sinistre, même masque blanc impénétrable, même soif d'avaler les biens d'autrui — voire sa personnalité.

Encourageant à maintenir vivace le lien avec son passé au moyen d'objets transitionnels témoins des jours heureux, ce film prône une forme de matérialisme positif (d'autant plus respectable qu'il s'incarne dans un livre) tranchant avec le discours crypto-religieux souvent véhiculé par le cinéma jeune public. Il rappelle, enfin, aux grands de chérir les vestiges de leur enfance.


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