Une Biennale tonique avec Maguy Marin et Peeping Tom

La programmation de la prochaine Biennale de la Danse a été dévoilée cette semaine,  et réunit, a priori, tous les ingrédients d'une édition réussie : risquée, créative, pluridisciplinaire.


À deux exceptions japonaises près, la Biennale de la Danse 2018 est une Biennale européenne. Elle s'annonce donc moins exotique qu'à l'accoutumée, mais plus exigeante artistiquement, et plus aventureuse dans ses formes d'expression... L'un des fils rouges de cette édition est celui des liens entre la danse et les images, images issues des nouvelles technologies notamment. Ce fil rouge ira, par exemple, de l'utilisation par Merce Cunningham (1919-2009) du logiciel informatique DanceForms (mouvements et enchaînements générés par ordinateur) pour sa pièce Biped, à des créations s'étayant sur la réalité virtuelle par le chorégraphe suisse Gilles Jobin ou par le poète circassien Yoann Bourgeois (artiste très présent dans cette Biennale avec trois spectacles).

27 créations et premières

Parmi les 42 spectacles programmés en salles, on compte 27 créations et premières françaises qui constituent le cœur de cette Biennale et, bien souvent, celui de nos attentes... Maguy Marin créera Ligne de crête, une pièce pour six danseurs s'intéressant tout particulièrement (et très exceptionnellement dans l'œuvre de l'artiste) à l'individu, ses désirs, ses émotions et ses manières de penser.

Le collectif Peeping Tom, à l'esprit ciné-baroque, transmettra 32 rue Vanderbranden à 19 interprètes du Ballet de l'Opéra de Lyon. Après l'idée du cercle il y a deux ans, le chorégraphe italien Alessandro Sciarroni passera au rire et à ses effets. Avec rage et énergie, la prometteuse Oona Doherty créera une pièce rendant compte de la vie conflictuelle de Belfast. On notera encore les créations de quelques grands noms de la danse contemporaine comme Mourad Merzouki, Angelin Preljocaj, Rachid Ouramdane...

Et, même si elle a déjà été présentée à Paris, notons aussi que Yuval Pick viendra à la Biennale avec l'une de ses œuvres les plus fortes, Acta est fabula, où le chorégraphe ose tout : l'humour, la vocalise, la folie, la théâtralité baroque...

Le défilé de retour dans la rue

L'un des autres centres d'intérêt de la Biennale 2018 est le déplacement de la danse dans des espaces où on ne l'attend peu ou pas du tout... Jérôme Bel, par exemple, disséminera des vidéos de ses pièces dans l'espace public et créera une « sculpture vivante et dansée » à la Chapelle de l'Hôtel-Dieu. Josef Nadj investira le Musée des Beaux-Arts avec l'exposition de ses photographies et des performances.

Saburo Teshigawara dansera avec Rihoko Sato devant les musiciens de l'Orchestre National de Lyon sur la Symphonie fantastique de Berlioz. Et Yoann Bourgeois créera une pièce à l'ancien Musée Guimet (avant qu'il ne se transforme bientôt en Ateliers de la Danse), en lien direct avec l'atmosphère et l'histoire spécifiques de ce lieu. Enfin, last but not least, la danse descend dans la rue, avec un Défilé 2018 autour du thème de la paix qui retrouvera son parcours habituel et festif de la rue de la République.

Biennale de la Danse
Du 11 au 30 septembre

Défilé le dimanche 16 septembre


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