Massimo Furlan au cœur des 7 Collines


Dans la dense programmation circassienne (compagnies Dyptik, Puéril péril, CIA³, Circa...) et avant le concert si chaleureux de Goran Bregović avec ses 3 lettres à Sarajevo, voici que débarque aux 7 Collines l'hurluberlu Massimo Furlan. Cet Italo-Suisse ne travaille jamais seul. Il embarque toujours avec lui des non-professionnels du théâtre avec qui il bâtit un spectacle. À sa décharge (si toutefois cela était nécessaire), il n'est pas issu du sérail des arts vivants mais des Beaux-Arts de Lausanne.

Cette saison, il présentait à Lyon, pour le compte du festival Sens interdits, Hospitalités, avec des habitants d'un village du Sud-Ouest français qui racontaient, face public et en images, comment ils avaient accepté/craint/cédé à l'accueil d'une famille de migrants. Tout récemment encore, à Colombes, il rejouait la tragédie footballistique de Séville sans ballon et avec les autochtones entraînés pour l'occasion et guidés à l'oreillette, pour reproduire le France-RFA en demi-finale du Mondial 82.

À Saint-Étienne, il présente Travelling, expérimenté pour la première fois à Fribourg l'été dernier. Furlan invinte les spectateurs à grimper dans un bus affrété pour l'occasion pour une balade nocturne de lieux qui leur sont déjà souvent connus mais desquels il souhaite montrer l'envers du décor. En les éclairant au projecteur, il permet ainsi de découvrir furtivement un geste, une silhouette qu'il aura sciemment disposé ici ou là. Créant ainsi l'étrange, il brouille les repères spatio-temporels et immerge ses visiteurs d'un soir dans ce qu'il croyait connaître.

Travelling
Au Festival des 7 Collines à Saint-Étienne ​les jeudi 28 et vendredi 29 juin


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