Aïtal, pour le meilleur

Pas de village cirque cette année à Lacroix-Laval car l'espace est occupé par le Cirque Aïtal qui depuis quelques semaines répète in situ sa nouvelle création. Leur duo magnifique s'est agrandi. Explications.


En 2013, quand ils débarquent aux Nuits sous un chapiteau planté sur l'esplanade en contrebas de l'Odéon, ils sont la divine surprise du festival. Deux circassiens tombés du ciel s'inspirent de leur vie pour déployer leur technicité et leur douceur apprises dans l'école phare française du centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne. Elle, Kati Pikkarainen, s'entraîne depuis son enfance en Finlande et a migré ici pour se professionnaliser ; lui, Victor Cathala, a fait foot-étude dans le sud-ouest, intégré le GAEC familial et appris la voltige équestre non loin.

De leur rencontre, naîtra un premier spectacle : La Piste là, puis Pour le meilleur et pour le pire et une famille. Ils collaborent aussi avec les géants suisses Martin Zimmermann, ils étaient à l'école ensemble, et Dimitri de Perrot sur Öper Öpis. Saison de cirque est la nouvelle étape de ce parcours, qu'ils ouvrent à ceux qu'ils ont rencontrés depuis quinze années de pratique. Neuf circassiens et quatre musiciens seront au plateau, ainsi que des animaux.

Rendre sa place au cheval

Il fallait tout cela pour « dire l'amour que l'on a pour cet art », nous confiait Victor en avril dernier. Ils ont invité des artistes qui, parfois, tournent depuis vingt ans avec un numéro plus classique que ce qu'ils font ensemble : « on a voulu mélanger tous ces cirques sous notre chapiteau, c'est pour cela qu'il y a aussi des chevaux, nous avons le désir de rendre sa place à l'animal. » 

C'est presque aussi le témoignage de ce qu'est une saison climatique à laquelle ils sont soumis pour le montage et démontage de mars à novembre. Le cirque est un art du dehors auquel chacun contribue pleinement – l'artistique n'étant pas séparé de la fabrication. Comment raconter cela en évitant la ribambelle de séquences ? « Ça va être cinématographique, assez imagé, moins narratif que Pour le meilleur et pour le pire » disent-ils de concert, heureux de ne plus être seuls au plateau, de retrouver aussi le compositeur Helmut Nünning, déjà aux commandes précédemment, et de partager ce qui les anime en totale porosité entre leur vie privée et publique.

Saison de cirque
Au Domaine de Lacroix-Laval dans le cadre des Nuits de Fourvière du mercredi 27 juin au vendredi 6 juillet


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