La Guerre des boutons, film culte-nu


L'imminence des vacances d'été renvoie chacun à ses vertes années, emplissant l'atmosphère d'une bouffée de nostalgie et ressuscitant quelques images en noir et blanc. Le moment se trouve particulièrement bien choisi pour (re)voir La Guerre des boutons. Attention, on parle ici de la deuxième et plus fameuse adaptation de Louis Pergaud : celle réalisée par Yves Robert — la première, signée Jacques Daroy, est aujourd'hui confidentielle ; quant aux suivantes, en particulier les versions “rivales“ de Yann Samuell et Christophe Barratier, disons par pudeur qu'elle s'annulent. 

Transposant le récit à l'époque contemporaine du tournage (1962, soit un demi-siècle après l'écriture du roman), le film n'en modifie pourtant nullement la substance, tirant profit d'un cadre ancré dans une rusticité rurale quasi-immuable — même si quelques gosses sont chaussés de Converse, preuve que le plan Marshall était arrivé au plus profond de nos campagnes. Lesté d'une cinquantaine d'années supplémentaires, il a même gagné une patine patrimoniale le rapprochant davantage de XIXe siècle dans lequel l'histoire est censée se dérouler.

Connue de tous, celle-ci raconte la rivalité guerrière entre les gamins de deux villages voisins qui en viennent à se chaparder leurs boutons en guise de trophées. Si le film est scandé de répliques devenues fameuses ( « si j'aurais su… », la chanson « mon pantalon est décousu… »), farci de seconds rôles adultes devenus des vedettes (Galabru, Jean Richard, Jacques Dufilho, etc.), il contient aussi des séquences impossibles à tourner telles quelles aujourd'hui (enfants culs-nus, buvant ou fumant). Mais surtout des multiples preuves de la virtuosité d'Yves Robert, réalisateur et directeur d'acteurs de grand talent sachant marier l'inventivité comme le rythme au service d'un récit drôle ou grave, mais toujours au poil.

La Guerre des boutons
À l'Institut Lumière ​les mercredi 27 et samedi 30 juin à 14h30 


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