Une manif à point nommée


Journées du Patrimoine, ouverture de saison : la double actualité est parfaite pour (ré)accueillir Happy manif qui se décline selon le lieu où il est présenté. La version "Spitz got rythm" (déjà présentée il y a moins d'un an dans le cadre du festival Micro-mondes) revient comme un rappel pour des spectateurs invités à participer sans quoi rien n'advient.

Le chorégraphe David Rolland fait ainsi déambuler deux groupes dans les coulisses, les allées ou le toit du TNG. Casque vissé sur les oreilles, chacun exécute les demandes du chef de bande et, en dansant sur des tubes 80's ou en jouant de la air guitar, c'est l'histoire des murs qui nous est révélée. Ancienne salle des fêtes, école, mairie, caisse d'assurance maladie et théâtre : voilà sur quoi est assis ce centre dramatique national. Il s'inscrit in fine dans la droite ligne de ces services publics.

Souvent drôle, ce spectacle léger permet aussi à chacun de faire l'expérience de l'acteur en se retrouvant confronté à l'autre bataillon au cours de la déambulation. Qu'est-ce qu'être en représentation ? En collectif ? Ce diplômé en pharmacie, qui fut l'interprète de Blanca Li ou Odile Duboc, le questionne plus frontalement que profondément et contribue à désacraliser le théâtre (si tant est qu'il le faille).

Happy manif
Au TNG-Vaise le samedi 15 septembre (reprises en décembre, puis mai et et juin 2019)


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