De Louis Sclavis à Archie Shepp

À ceux qui n'aiment pas qu'une seule forme de jazz, cette saison automnale répond par une programmation ad hoc menée par l'éclectique Opéra Underground et dont voici les grandes lignes.


Au cœur de son inclassable programmation oscillant entre world – si l'on nous permet ce terme –, classique, contemporain, musique de chambre, et traditionnel, il est un fait que l'Opera Underground enrichit également considérablement la proposition jazz de la saison. Une appellation que, comme souvent, il faut entendre au sens large et sous à peu près toutes ses formes. Ainsi avant un "classique" autant qu'incontournable en la personne de Louis Sclavis, maître des musiques improvisées depuis des lustres (10 octobre), c'est à un mélange des genres que l'on assistera avec la venue des rouennais de Papanosh, du saxophoniste américain Roy Nathanson et du beatboxer Napoleon Maddox (5 octobre dans la cadre du Rhino Jazz qui fête ses quarante ans).

Idem d'une certaine façon avec le très prolifique pianiste, chanteur, auteur, compositeur et théoricien des musiques noires, Ben Sidran dont la carrière s'est construite tant dans l'ombre de géants qu'en solo (3 novembre).

Pour voir plus loin, on pourra y applaudir également le pianiste et organiste Hailu Mergia et son ethio-jazz, l'un des piliers de la désormais célèbre série Éthiopiques (22 novembre), ainsi que le pianiste roumain Lucian Ban et et le violoniste Mat Maneri pour une relecture radicale, à la lisière du jazz et de la musique de chambre, d'Œdipe, opéra du compositeur roumain George Enesco (5 décembre).

Archie, Madeleine et Leyla

Ailleurs les monstres sacrés feront leur apparition automnale à l'Auditorium avant un printemps encore plus riche. À commencer par la plus française des légendes américaines du free jazz Archie Shepp qui s'il n'est pas rare sur nos scènes vaut toujours les plus grands détours (12 octobre). Pour la parité et bien d'autres choses, il y aura l'incontournable Madeleine Peyroux et son chant tout en retenue et élégance (12 octobre).

Enfin, l'on pourra picorer ça et là dans les programmations d'un Doua de jazz (du 9 au 26 octobre) dont la date finale, plutôt orientée... hip-hop se tiendra au Transbordeur, du vénérable Hot Club, impossible à détailler, et du PériscopeMats Gustafsson le 5 octobre, Roberto Negro le 11 octobre, Blast et Benjamin Flao le 12 octobre, Claudia Solal et Benjamin Moussay le 23 octobre.

Ou pousser jusqu'à Corbas au Polaris le 17 novembre pour se pâmer devant le dépouillement sublime – son violoncelle, son banjo – et tout aussi transversal de la new-yorkaise d'origine haïtienne Leyla McCalla, comme un écho à l'été au cœur de l'automne.


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