Galveston

de Mélanie Laurent (É-U, 1h31) avec Ben Foster, Elle Fanning, Lili Reinhart…


Crachant ses poumons, Roy s'imagine condamné par la maladie. En attendant, le caïd de la Nouvelle-Orléans dont il est l'homme de main cherche à le descendre. Alors Roy s'enfuit avec la jeune Rocky, une de ses prostituées et des papiers sensibles. Commence une cavale nerveuse…

Au crédit de Mélanie Laurent réalisatrice, il faut tout d'abord placer son choix courageux de ne pas avoir engagé la comédienne Mélanie Laurent — et pourtant, elle aurait pu aisément caler un second rôle à l'accent franchie dans ce décor louisianais. L'ambiance poisseuse d'un motel dépeuplé, l'anti-héros hard boiled lessivé par son absence de perspective et défiguré par les bourre-pifs, la femme fatale pour laquelle il est prêt à se sacrifier… On peut cocher un à un les items du film noir, le contrat est globalement respecté et Mel L. s'en tirerait honnêtement s'il n'y avait cette aberrante scène où le personnage d'Elle Fanning se croit obligé d'avouer avec force détails ses traumatismes d'enfance (façon Chinatown) que tout un chacun a déduit des silences et des regards échangés lors des séquences précédentes. Ce besoin de passer par la case “grandes eaux“ traduit un manque de confiance en la capacité de compréhension des spectateurs ou sa propre méconnaissance de la puissance du non-verbal. Et sabote, par ce focus déséquilibré, le potentiel émotionnel de la fin. Dommage.


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Sauvage innocence aux Halles du Faubourg